My Bloody Valentine -
Paint A Rainbow (MP3)
Si vous étiez un album des Smiths, ce serait plutôt
Meat is murder ou
Strangeways, here we come ? Un rocker suicidé, plutôt Ian Curtis ou Richey James ? Un groupe punk, plutôt le Clash ou les Sex Pistols ?
Si vous vous posez toutes ces questions, c'est que vous êtes un vrai poppeux incurable, tendance
High Fidelity. Heureusement pour vous, on va vous aider à y répondre. Grâce au
forum de Popnews, j'ai en effet découvert il y a quelques jours le site Quizilla, qui propose de surprenants quizz pop (
ici,
là ou encore
là notamment, mais on peut vite en trouver des dizaines).
Orientations musicales, politiques et philosophiques, couleurs préférées,
lyrics adorés... Pour chaque quiz, cinq à six questions en moyenne passent au crible vos goûts avant de vous donner LA réponse : si vous étiez un Rolling Stone, seriez-vous un brave papy rock à la Charlie Watts ou... un brave papy rock défoncé à la Keith Richards ?
Bien sûr, ça ne marche pas toujours, d'autant que d'une fois sur l'autre, selon l'humeur, vos réponses peuvent changer. Prenez ce
quizz sur les groupes Creation : la première fois, on m'a dit que "mon" groupe Creation était Slowdive, que je n'ai jamais écouté de ma vie. Malaise. Dix jours plus tard, nouvel essai, en rédigeant ce billet : je suis My Bloody Valentine... Nettement mieux. Pour la peine, je mets d'ailleurs en téléchargement une fabuleuse chanson que j'ai enregistrée en 1987,
Paint a rainbow, sur mon single
Sunny Sundae Smile. A l'époque, j'étais le prince de la noisy pop, et personne ne se doutait que j'allais me lancer dans un trip expérimental. Comment ça, Kevin Shields ? Mais puisque je vous dis que je SUIS Kevin Shields !
Sortie de route pour les Vieilles Charrues
Le festival des Vieilles Charrues 2006 portera très bien son nom. Puisque à peine, la fin de l'édition 2005, un nom, et pas des moindres, est annoncé pour l'année prochaine : Johnny Hallyday ! Incroyable mais vrai (pour paraphraser TF1) : le festival l'assume d'ailleurs sans mal en bas de ce
papier récapitulatif.
La
prog 2005 avait déjà déçue par son côté bedonnant et son manque flagrant de surprises. Qui positionnait les Vieilles Charrues à la traîne de festivals plus audacieux comme la
Route du Rock ou les
Eurockéennes. Et voilà, qu'on nous sert le plus cramé des rockeurs français pour redresser la baraque. Les Vieilles Charrues ne tiennent définitivement plus le pavé.
Madness -
Lola (MP3)
The Kinks -
Lola [live] (MP3)
The Raincoats -
Lola (MP3)
CCS -
Lola (MP3)
The Renegades -
Lola (MP3)
Ils sont tous fous de
Lola, et Madness ne fait pas exception à la règle. Un coup d'oeil sur le tracklisting de leur dernier album,
The Dangermen Sessions, m'avait déjà mis la puce à l'oreille : leur
Lola était forcément une reprise de celle des Kinks (sur leur album
éponyme). Gagné ! Même si cette reprise assez fidèle, joliment enrichie de cuivres, n'est sans doute pas aussi belle que celle que le groupe aurait livré il y a vingt ans, au moment du kinksien
Rise and fall.
Mais ne nous ne plaignons pas, car des
Lola, il y en a eu beaucoup, pas toujours maquillées avec grâce. Les Kinks eux-mêmes défigurèrent parfois en live leur petite protégée à coup de solos Van Halen. Les Raincoats, elles, sur leur
premier album, transformèrent Lola en une jeune femme moderne et en colère (puisque post-punk), pour ce qui reste sans doute la plus belle reprise du titre de Ray Davies.
Pour finir, deux curiosités plus exotiques : une reprise plus rythm'n'blues par CCS, le groupe d'Alexis Korner (avec qui jouèrent les Stones débutants) et une cover en... italien, par le groupe The Renegades. En même temps, dans la langue de Dante,
Lola se dit sûrement toujours
Lola.
Death Cab For Cutie -
Soul Meets Body (MP3)
Death Cab For Cutie -
Death Of An Interior Decorator (MP3)
Death Cab For Cutie est un groupe passionnant mais trop méconnu. Se serait-il seulement appelé The Death Cabs, peut-être recueillerait-il actuellement un succès dix fois supérieur, allez savoir. Seulement voilà : en plus d'avoir un nom imbitable, cette formation américaine n'affiche pas fièrement les influences eighties à la mode, mais pratique au contraire une pop hors d'âge, limpide.
Soul meets body, titre extrait du nouvel album,
Plans (sortie le 30 août) est beaucoup plus
soul que
body, mais annonce en tout cas des merveilles dignes du précédent disque des Death Cab,
Transatlanticism, dont on n'a jamais oublié le somptueux
Death of an interior decorator.
Franz Ferdinand -
This boy [live] (MP3)
Au moins, ils ne nous auront pas fait attendre cinq ans pour publier un deuxième album raté (le syndrome Stone Roses) : Franz Ferdinand doit sortir un nouveau disque en octobre. On est sûrs du timing, reste à juger de la qualité, après un premier disque très homogène. Le groupe teste en ce moment ses nouvelles chansons sur scène, comme le raconte cet
article du Monde.
This boy est l'une d'entre elles. Plutôt de bonne qualité, mais sans surprise, sans vrai renouvellement. Le groupe
annonçant un album à mi-chemin entre Bowie et Dylan, on réservera notre jugement. Et on ira découvrir d'autres inédits aux arènes de Nîmes (le 20), à Golfe-Juan (le 22), aux Vieilles Charrues (le 24) ou à Rock en Seine (le 26 août).
Wagner Pa & Dusminguet -
Hermanito del barrio (MP3)
Seu Jorge -
O samba tai (MP3)
Seu Jorge -
Rock'n'roll suicide (MP3)
Tom Zé -
Proposta de amor (MP3)
Interprétations diverses met les petits plats dans les grands en couvrant, comme les pontes de la presse musicale, les festivals d'été. Vincent était la semaine dernière aux Eurockéennes de Belfort, pendant que votre serviteur hantait samedi soir les Tombées de la nuit de Rennes pour le concert de Seu Jorge.
En première partie, le DJ Wagner Pa, en formation rock classique (guitare-basse-batterie) avait déjà électrisé la salle de la Cité. Seu Jorge allait ensuite relever le gant sans problème, en compagnie de son incroyable groupe : mélange grandiose de bossa, de tropicalisme, de funk et de samba (écoutez voir
O samba tai, extrait de
Carolina), concours de rythmes avec le public, reprise étonnante, non pas de David Bowie comme dans la fameuse BO de
La Vie Aquatique (d'ailleurs, on vous offre
Rock'n'roll suicide), mais de M (
Je dis aime), et petit discours touchant, pour finir, sur les enfants du Brésil... et le foot (la photo de ce post est donc dédiée à l'ami Seu).
Pour clore le chapitre carioca, ajoutons que le génial Tom Zé vient de sortir un nouvel album,
Estudando o pagode. Bref, l'été 2005 sera brésilien ou ne sera pas.
De l'aide pour Pete Doherty !
Sur
Interprétations Diverses, on n'aime pas beaucoup Elton John. Et encore moins le Live Aid de Bob Geldof. Parallèlement, on adore Pete Doherty. Alors forcément, devant de
telles images, notre coeur flanche.
(via
Aujourd'hui plus qu'hier... )
The Go! Team -
Ladyflash (MP3)
Girls In Hawaii -
Found In The Ground (MP3)
Les Eurockéennes 2005 sont finies. Dans la tête, une foule de souvenirs. Les meilleurs concerts (Interpol, Le Tigre, TTC, The Go! Team), les meilleurs pogos (Bloc Party, Interpol, Le Tigre, TTC), les nuages de pluie et les nuages de poussière.
Il restera aussi une double compilation. Deux disques rituels que je fais pour ma copine avant chaque festival. L'occasion d'écouter la quintessence supposée de l'événement. Au final, durant les concerts, on n'aura pas entendu la moitié des chansons présentes sur le disque. Mais ces dernières, réecoutées des dizaines de fois, résonnent comme le souvenir et l'instantané du festival concerné.
De ces disques émergent toujours des "tubes", des titres qu'on se repasse inlassablement en boucle. Le groupe en cause peut avoir foiré son concert, son hit reste néanmoins gravé sur le disque. C'est un peu le cas des Belges de Girls In Hawaï pour l'édition 2004 des Eurockéennes. Le concert fut un poil trop gentillet mais
Found In The Ground et son insolente perfection pop reste l'inévitable madeleine de Proust de cette édition du festival belfortain.
En ce qui concerne 2005, on retiendra plus particulièrement
Ladyflash de The Go! Team. Le concert fut très bon. Le titre l'est tout autant, dans la même veine rock foutraque.
Supergrass -
St Petersburg (MP3)
2200 kilomètres : c'est la distance qui sépare Rouen de Saint-Petersbourg. Un peu long pour une étape du Tour de France, mais parfaitement condensable en 40 minutes de rock. Surtout quand on a l'agilité de Supergrass, qui intitule son nouvel album, enregistré en Normandie,
Road to Rouen, et l'annonce par le single
St. Petersburg.
Sur ce nouveau simple, le groupe reprend les choses là où il les avait laissé à la fin (
Run) de son précédent album, le jouissif
Life on other planets : en douceur. Bonne surprise : le son est moins surproduit qu'à l'époque. Intro
pianissimo, et même piano (l'instrument), choeurs
doo-wop, mélancolie du voyageur isolé dans une ville étrangère (
"Firelight, the light of love, burns / Turn to ashes into your hands") et violons lancinants : on est loin de
Caught by the fuzz ou de
Alright, mais c'est superbe. Supergrass serait-il devenu un groupe de bal, prêt à faire danser des slows ? Réponse le 15 août.
Giorgio Moroder & Paul Engemann -
Reach Out (MP3)
A moins de vivre en ermite depuis six mois, impossible de l’ignorer : mercredi, à Singapour, le Comité International Olympique choisira la ville qui accueillera les JO 2012. A cette occasion, toute la France est derrière Paris. Toute ? Non. Un petit blog résiste encore et toujours à l’envahisseur.
Si
Interprétations diverses est contre l’attribution des Jeux à notre capitale, ça n’est pas, comme d’autres, pour des raisons
politiques ou
philosophiques. Nos motivations, bien entendu, sont musicales. Si Paris est choisi, on risque d’entendre en 2012 le genre d’horreurs commises par Giorgio Moroder et Paul Engemann en 1984, pour les Jeux de Los Angeles, mais traduites en français. C'est-à-dire en dix fois pire. D'ailleurs,
Céline Dion est déjà sur les rangs.
Avis donc aux messieurs du CIO : si vous voulez nous faire plaisir, donnez les Jeux à Londres ou New York. Avec un peu de chance, l’hymne officiel sera peut-être composé par les Babyshambles ou Sonic Youth.
Popguns –
Waiting for the winter (MP3)
Existe-t-il parmi les lecteurs de ce blog quelqu'un qui n’a jamais lu les Inrocks ? Difficile à croire, tant l’hebdo « culture, télé, société », qui fête cette semaine son 500e numéro, fait forcément partie, à des degrés divers, de la vie de l’amateur de pop. On peut avoir plus ou moins arrêté de le lire, à regret (c'est mon cas, celui
également de Chryde de la Blogothèque), restent quand même des dizaines de numéros lus, et autant de découvertes.
Ceux qui ont définitivement rompu avec le magazine évoquent souvent avec nostalgie sa grande époque, du temps où il n'était pas encore hebdomadaire, avant 1995. Je suis mal placé pour juger, n'ayant commencé à le lire que fort tard, à l'occasion d'un excellent
numéro-bilan. Quelques années après, j'ai quand même eu l'occasion de jeter un oeil sur les Inrocks-canal historique, grâce aux ressources insoupçonnées d’une bibliothèque étudiante.
Nous sommes en août 1991, et le
numéro 30 affiche Leonard Cohen en couverture. Bon présage. On peut y lire des passionnantes interviews de Gordon Gano, Shane McGowan, Bobby Gillespie… En lisant ce numéro, je découvre via un bref article l'existence des Popguns. Avec son riff délicieusement accrocheur, à la Johnny Marr, la pop délicate de
Waiting for the winter (disponible sur une excellente
compilation Rough Trade) symbolise à merveille une « ligne claire » dont les Inrocks faisaient alors leur credo (House of Love, Housemartins, Sundays, Shack, Morrissey, les disques Sarah...).
Aujourd’hui, ce tube en puissance devrait plaire à tous les lecteurs des Inrocks : ceux qui croient que le rock a commencé avec Maxïmo Park et Franz Ferdinand, mais également les nostalgiques de la vieille époque. Bon anniversaire.
