17 mars 2005

Daft Punk à l'heure du verdict


Daft Punk - Technologic (sur le site de Labels)

Alors, ça y est, le nouveau Daft Punk est enfin sorti. Après les supputations dans le vide, c'est l'heure des commentaires concrets. Et force est de constater que quoi qu'il advienne, avec les Daft Punk, ça polémique.

Pour les Américains de Pitchfork Media, la sentence est claire. Human After All hérite d'un pathétique 4,9 sur 10 et d'une mention "torché en deux semaines". Et ce - ironie de l'histoire - le jour même où le dernier album de Keren Ann s'en tire avec fortes louanges et un 8,2 sur 10. On l'aura compris, pour Pitchfork, Daft Punk n'a même plus sa place sur la carte de France.

Dans le même temps, de l'autre côté de l'Atlantique, Les Inrocks répliquent via une énigmatique une qui annonce "DAFT PUNK not dead !". Comme si, après deux mois de polémique sur Internet, le disque était déjà nul avant même d'être sorti. Et qu'il fallait sauver les soldats de la house française. Car Daft Punk, on s'en rend bien compte aujourd'hui, est rentré dans le patrimoine national de la même manière qu'un Gainsbourg à son époque. Inévitablement, plus tard, pour évoquer ce passage de millénaire musical, on citera les deux hommes masqués. Comme une postérité déjà acquise. A un accroc près : Thomas Bangalter n'était pas l'autre soir dans les 100 plus grands Français de tous les temps de France 2.

Les Inrocks, donc, réussissent à se démerder pour défendre l'album sur 4 pages sans le défendre des masses sur un strict plan musical. Human After All vaudrait en fait plus pour son historicité : c'est le 3ème album d'un groupe phare et c'est aussi (qui sait?) un possible disque étalon pour les futures générations. En attendant, comme un peu tout le monde, y compris probablement Les Inrocks, on n'écoutera pas des masses l'album. Qui laisse quand même bien à désirer.

Donc déception mais tant pis, on les aime toujours autant les Daft Punk et on reste persuadé de leur importance. Une importance, une vision géniale que l'on retrouve tout de même dans quelques passages du disque. Comme ce Technologic, monstre de minimalisme dancefloor qui fait penser à un Timbaland reconverti dans la house et le vocoder.