22 décembre 2005

Voxtrot ou comment se la jouer Blogothèque

Même si on a l'âge de brûler des voitures, nous aussi, on veut faire comme nos aînés de la Blogothèque et lancer en France des artistes prometteurs. Leçon de hype.


Voxtrot - Raised By Wolves (MP3)

  • Etape 1 : Ecumer les blogs américains à la recherche de la perle rare. Se préparer à écouter beaucoup de merdes. Garder néanmoins l'esprit alerte. Si besoin, prévoir du café.
  • Etape 2 : Dès que la perle rare est repérée, faire un tour sur Google, puis sur Google Blog Search afin de s'assurer de l'exclusivité française de la chose. Les snobs peuvent même s'assurer que Pitchfork n'a jamais cité le groupe dans ses colonnes.
  • Etape 3 : Etre dithyrambique et pousser l'internaute à l'achat pour aider ces artistes "vraiment prometteurs mais qui méritent qu'on les soutienne financièrement". Ne pas hésiter à se contredire juste après en annonçant que, de toute façon, dans 6 mois, tout le monde écoutera le groupe.

Les étapes 1 et 2 sont déjà validées. On se concentrera ici sur l'étape 3.

Le groupe s'appelle Voxtrot et vient d'Austin. Cette petite bande de Texans a sorti un single très prometteur au printemps dernier avant de signer tout récemment un EP intitulé Raised By Wolves. Sur ce disque, simplement cinq titres, mais déjà la promesse d'un futur radieux au pays où les perles pop durent 4 minutes 30 et mettent 4 jour et demi à sortir de la tête. Supporté par une petite bande de bloggers texans, dont l'excellent Dream Of Horses, le groupe prépare un album pour 2006. Pour la France, la date de sortie est fixée au 4 avril.

Le chanteur Ramesh Srivastava aurait fait ses études à Glasgow. Inutile de préciser qui, du Texas ou de l'Ecosse, l'a plus marqué musicalement : Voxtrot est clairement tourné vers les côtes anglaises. Les compositions évoquent la pop des Smiths, avec ces guitares cinglantes et cette voix précieuse. De son passé à Glasgow, Ramesh Srivastava a également retenu la leçon des locaux Belle and Sebastian qui enseignent qu'en matière de mélodie pop, rien n'égalent les années 60.

Au-delà de ce pot-pourri d'influences, Voxtrot impressionne avec des chansons qui n'ont l'air de rien mais qui rendent complétement addictif. La faute, probablement, à une structure beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît. Sur Raised By Wolves, il n'y a pas moins de 4 mouvements dans la première minute. Beau score pour de la pop. Inutile de préciser que dans 6 mois, tout le monde écoutera Voxtrot, ça, vous le savez déjà.

Tous les moyens d'acheter le disque sont recensés sur le site perso de Voxtrot (qui fait un peu cheap, c'est normal pour des artistes "vraiment prometteurs mais qui méritent qu'on les soutienne financièrement"). Quatre titres sont à écouter sur la page My Space du groupe. Les addicts et les fous peuvent même lire le blog du chanteur.