21 avril 2005

Not if you were the last dandy on Earth


The Dandy Warhols - Godless (MP3)
The Brian Jonestown Massacre - Not if you were the last dandy on Earth (MP3)

Dans un grand moment de cinéma, Courtney Taylor, le leader des Dandy Warhols, est paisiblement assis sur le rebord de la scène d'un concert des Brian Jonestown Massacre. Alors que derrière lui, comme d'habitude à un concert des BJM, c'est l'apocalypse dans la salle, il a cette phrase terrible : "C'est con qu'il n'y ait jamais de bastons à un concert des Dandy Warhols. Ca serait quand même sacrément cool!" (retranscription approximative).

Tout Dig ! est résumé là. Le film de Ondi Timoner, qui suit le destin des deux groupes 7 ans durant, tape là où ça fait mal et met en lumière le problème de la réussite dans le rock. Si les gentils Dandies ont brillament réussi et font des clips minables avec des divas de la mode, les junkies des BJM en sont restés toujours au même point, à se bastonner dans des clubs vides et à se défoncer pendant des nuits entières. Si les deux groupes font pitié à voir, les uns ne s'avèrent être que de pathétiques pantins articulés alors que les autres transcendent immédiatement l'écran, accédant au statut de légendes vivantes.

Car c'est bien ça. Les Brian Jonestown Massacre sont passés, en un film, du statut de minables de mes deux à celui d'icônes surréalistes de la grande utopie rock. Je me suis moi-même pris à halluciner en constatant que ces gens existaient bien en vrai, qu'ils avaient bel et bien des photos d'eux sur leur site internet. Un site Internet miteux, soit dit en passant, mais qui offre la quasi-totalité de leur discographie en téléchargement gratuit. Malheureusement ce n'est pas en MP3 mais en Ogg Vorbis (format sympathique mais très peu répandu).

Musicalement parlant, les deux bands tentent de réhabiliter une certaine pop psychédélique des années 60. Et, si la "révolution musicale" qu'espérait Anton Newcombe, le leader des BJM, n'a évidemment pas eu lieu, les Dandies et leurs homologues des bas-fonds de Frisco n'en demeurent pas moins d'excellents groupes indies. De jolis soubresauts dans la torpeur rock de la fin du siècle précédent.

Sur le ring MP3, d'un côté, propre sur lui et tubesque, le Godless des Dandy Warhols. De l'autre, l'ironie grinçante des Brian Jonestown Massacre avec le mémorable Not If You Were The Last Dandy On Earth consacré à leurs meilleurs ennemis et raillant leur pop faussement décadente.