02 septembre 2005

Fabriquez votre propre revival power-pop


Badfinger - Baby blue (MP3)
The Nerves - When you find out (MP3)
The Beat - Don't wait up for me (MP3)
The dB's - Neverland (MP3)

Tout se pompe, rien ne se perd, tout se recycle. On écoute tous les Echo & Bunnymen 00's (Interpol), les Jam 00's (Libertines), les Television 00's (Strokes), les Mamas And Papas 00's (Magic Numbers). Et finalement, on se baigne toujours dans les mêmes fleuves : la pop symphonique des années 60, le punk et la new wave du tournant 1976-1982. La power pop, elle, n'est pas à la mode. Pourtant, il y a fort à parier que le premier groupe de jeunes qui débarquerait vêtu de cette étiquette raflerait la mise. Voilà donc six conseils pour former un bon groupe power-pop.

Appeler trois potes. La power-pop se fait à quatre : un guitariste-chanteur, un guitariste, un bassiste, un batteur. Pas besoin de plus de musiciens ou d’instruments, ça fait des frais. Et qui peut citer un groupe actuel ayant besoin d'un xylophone ou d'un accordéon pour avoir du succès ? (Qui a dit Arcade Fire ?).

Faire appel à un spécialiste du relookage. Sont proscrits : les cheveux dans le cou ; les rouflaquettes ; les barbes ; le joint au bec ; les fringues récupérées aux puces de New Delhi. Sont conseillées : les petites lunettes. L’idéal est d’avoir l’air d’étudiants en sciences politiques ou en économie à peine sortis de la fac. Ca fait des pochettes ringardes à souhait, style dB's.

Choisir un nom qui claque. S’interdire les patronymes à rallonge, tendance hippie, genre The Phantasmagoric Pink Funny Swedish Rabbits (si ce groupe existe, me contacter par mail). Les nerfs, les décibels, la pulsation (the beat) : un nom rythmé, accompagné de l'indispensable "The", voilà ce qu'il faut.

Avoir des goûts de vieux. Jurer que depuis les premiers albums des Beatles et des Who, rien de notable ne s'est accompli dans le rock, et que rien ne vaut les guitares carillonnantes et les refrains fédérateurs. A la rigueur, pour paraître hype, parler de Big Star en interview.

Utiliser des bons mots-clef. La règle est simple : sur un album de power-pop, au moins deux tiers des titres des chansons contiennent les mots "love", "girl" ou "baby". Ou un nom de fille, également.

Fuir le succès. L’idéal est de sortir deux EPs qui finiront leurs routes dans les brocantes de province (un peu comme les Nerves), en attendant une hypothétique réédition à 100 exemplaires sur un label ouzbek pour le plus grand bonheur des happy few. Pour les jusqu'au-boutistes, le double suicide (option Badfinger) est une possibilité.

Le premier groupe qui nous enverra sa maquette en respectant les règles ci-dessous sera signé sur le label Interprétations diverses.