26 novembre 2006

Guy Clark caramélise le country-rock


A gauche, avec son ami Townes Van Zandt.


Guy Clark - L.A. Freeway (MP3)

Prénom : Guy. Nom de famille : Clark. Guy Clark. Guy comme pas mal de gens pas spécialement intéressants, Clark comme deux membres (morts) des Byrds, l'un des plus connus et l'un des plus méconnus, puisque batteur (on parle souvent de guitares byrdsiennes, rarement de batterie byrdsienne...). Guy Clark. Sérieusement, avec un tel nom, comment voulez-vous devenir un mythe rock ? Aucune chance. Autant vouloir devenir une star de la variété française en s'appelant Jean Durand.

Guy Clark, donc. Un nom ringard, mais un musicien qui sort toujours des disques. Il a même publié la semaine dernière un album, Workbench songs. Je ne l'ai pas écouté (des extraits sont dispo sur sa page MySpace), mais, à moins qu'il ne contienne une chanson anti-Bush ou un hommage aux Dallas Mavericks (Guy Clark est du Texas), pas sûr qu'il diffère fondamentalement de Old No. 1, son premier album, publié en 1975.

Old, sans doute le mot que Guy Clark prononce le plus de fois dans ce disque, l'épithète étant généralement accolé à un nom bien américain. Dès 1975, on croise chez lui un vieux cowboy, de vieux desperados, on fait la fête un vieux 4 juillet, et il y a sûrement un vieux drapeau américain qui traîne dans un coin. On joue sur de vieilles guitares (pas trop fort, pour ne pas les casser), on bricole un vieux piano ou un vieux violon, et on fait de la bonne musique de vieux (Johnny Cash) ou même de morts (les Byrds, Gram Parsons). Voilà donc du country-rock sans l'excitation de l'invention, ni la beauté brûlée du hippie converti à un genre impie. Le meilleur de la musique populaire américaine, gentiment caramélisé par le poids des ans et l'absence même de tout enjeu. En bref, un disque crème brûlée. Et ni voyez aucune allusion à un fameux titre de nos vieux amis de Sonic Youth.