06 juin 2005

Les enfants terribles débarquent à Tourcoing

Débarquement anglo-saxon pour fêter le 6 juin au Grand Mix : la salle tourquennoise accueille ce soir HAL et Adam Green.


HAL – I sat down (MP3)
The Moldy Peaches – On top (MP3)
Adam Green – Her father and her (MP3)

Les amours balnéaires des premiers cités se portent pourtant plus vers la Californie que la Normandie, vers Surfin’ USA que Le jour le plus long. Les Irlandais de HAL partagent en effet avec leurs compatriotes des Thrills un goût pour les références ensoleillées (cinq volumes de Beach Boys, un doigt de Burt Bacharach) et la pop song imparable (le bien nommé Play the hits). Et si leur album est encore un brin inégal, il contient quelque chose d’impalpable, un petit plus qui manque aux disques des Thrills. C’est peut-être un vrai producteur (le génial Edwyn Collins) ou un talent plus grand pour les ballades, comme I sat down, porté par un gimmick de banjo entendu mille fois chez… les Thrills. C’est plus sûrement un petit détail généalogique : les deux songwriters, Paul et Dave Allen, sont frères. Et l’album reflète cette part d’enfance, d’innocence, qui a uni les membres du groupe. Ecouter les chansons de HAL fait vite fait revenir des souvenirs de châteaux de sable, de coups de soleil et de chansons reprises à tue-tête sur le siège arrière de la voiture familiale. Idéal à l’approche des vacances.

Autre grand enfant invité à veiller avec les adultes ce soir au Grand Mix, Adam Green. Prodige, l’enfant : le jeune homme a sorti il y a deux ans un classique instantané, le bien-nommé Friends of mine, chef d’œuvre qui lui valut des amis chez les poppeux du monde entier. Avec Gemstones, sorti cette année, il continue sur la même voie. L’art d’Adam Green est typiquement enfantin : c’est celui du jeu, du déguisement assumé avec une part de candeur, une de rigolade. Du temps où il se produisait avec Kimya Dawson au sein des excellents Moldy Peaches, il avait pour habitude de se travestir en Robin des bois sur scène. Aujourd’hui, il aime à endosser les panoplies de Leonard Cohen (influence flagrante sur Her father and her, extrait de son premier album solo), Frank Sinatra, Jonathan Richman ou Scott Walker. Avant, comme un sale gosse, de leur faire chanter des paroles sans queue ni tête ou des mélodies improbables. Le jour où le LSD remplacera le verre de lait dans les écoles primaires, tous les enfants chanteront comme Adam Green.