14 février 2006

The Undertones, so underrated


The Undertones - Mars Bars (MP3)
The Undertones - Wednesday Week (MP3)
The Undertones - When Saturday Comes (MP3)
The Undertones - The Sin of Pride (MP3)

Au chef-d'oeuvre inconnu, la nation pop reconnaissante. Personne (à part peut-être John Peel, deux-trois courageux et votre serviteur) ne classe Positive touch des Undertones dans ses albums préférés. Les classiques officiels de ses années-là (London calling, Closer, Imperial bedroom...) font de l'ombre au grand disque des jeunes Irlandais. Et pourtant, s'il fallait un groupe pour résumer les années 76-83, les Undertones feraient des candidats idéaux. Jeunes hommes énervés, rockers érudits, soulmen en quête d'âme : ils ont grandi en même temps que leurs auditeurs, de Teenage Kicks (le I bet you look good on the dancefloor de l'époque ?) à The Sin of pride (auquel, pour le coup, on peut difficilement trouver un équivalent aujourd'hui).

Le nom, The Undertones, sonnait comme Ramones, comme Stones : la classe pop, rock, punk. En quatre étapes, les Undertones allaient défricher ce territoire. The Undertones (1979), c'est la machine à singles où on met dix pence pour récupérer une Mars Bars sucrée et énergisante. Hypnotised (1980), c'est l'entre-deux, le moment où Feargal Sharkey abandonne son débit colérique pour une voix de soulmen blanc, bouleversante (Wednesday week). Positive touch (1981), c'est l'âge adulte, le temps où on fait des progrès sans faire des compromis, où semaine rime avec travail et samedi (When Saturday Comes) avec week-end. The Sin of Pride (1983), c'est le départ en fanfare, en symphonie, la montée au ciel sur le dernier titre éponyme, époustouflant.

Bien sûr, ça fait beaucoup d'hyperboles et d'éloges pour un seul groupe, tellement has-been qu'il n'a pas été invité au Live 8 et qu'il a accepté une reformation indigne en 1999. Mais si vous ne me croyez pas moi, croyez tous ces critiques qui ont un jour été jeunes : "Le meilleur disque jamais sorti" (John Peel, à propos de Teenage Kicks), "réussi sur tous les plans" (Michka Assayas, sur Positive touch), "ils avaient les moyens d'être autre chose qu'une marotte de rock-critics" (dixit François Gorin). Aujourd'hui, on aimerait bien que les Undertones deviennent une marotte de bloggers et de lecteurs de blogs - de jeunes, en fait. Teenage dreams, so hard to beat.