18 septembre 2005

Comment je me suis disputé... (ma vie Fiery Furnaces)


The Fiery Furnaces - The Wayfaring Granddaughter (MP3)
The Fiery Furnaces - A Candymaker's Knife (MP3)
The Fiery Furnaces - Seven Silver Curses (MP3)

Avril 2004. En marche vers l'Ubu, salle de concerts rennaise, je suis content. Cela fait trois mois que Darts of pleasure et Take me out sont martelés sur toutes les radios et, justement, ce soir-là, je vais voir Franz Ferdinand. Autant dire que, dans l'attente, je ne prête pas une attention énorme à la première partie, les Fiery Furnaces. Un jeu sur les initiales FF ? Un désir de programmation décalée ? Mélodies tarabiscotées et enfumées, petit côté baba, ce groupe n'appartient pas au genre normalement susceptible de plaire aux quatre Ecossais aux coupes de jeunesses hitlériennes. Par contre, les chansons ne sont pas mémorables, mais celle qui les chante est plutôt mignonne. J'inscris mentalement ce groupe dans ma liste des disques à écouter. Liste que j'oublie instantanément dans les décibels de la soirée.

Eté 2004. Je lis dans Magic une chronique de Blueberry Boat. On y parle de "mélodies en or, malheureusement tuées dans l'oeuf". Je me dis qu'il faudrait quand même que je l'écoute, ce disque, histoire de me faire une opinion. Mais bon, j'ai le temps. Je peux même aller repêcher cet album en 2024, quand tout le monde l'aura oublié. Ca me permettra de crâner.

Janvier 2005 : Vincent fait l'éloge de l'EP des Fiery Furnaces. Pendant ce temps-là, je boude. Février 2005, mars 2005, avril 2005, etc etc : de nombreuses personnes me conseillent d'écouter cet album. Moi, je boude. Et puis, je me suis déjà farci le Bloc Party. Une hype par an, ça suffit largement. Et puis, il y a trop de bons disques à écouter, The Others par exemple. Ah non, mauvais exemple.

Automne 2005. Je me décide enfin à écouter ce foutu EP. On m'avait annoncé des choses inouïes (ce disque guérit les paralytiques, peut sauver l'Afrique de la famine et du live 8). Je ne les entend pas toutes, mais j'y trouve quelques pépites grandioses (Single again, Here comes the summer, Sing for me). Il n'y a que le premier pas qui coûte : allons-y pour Rehearsing My Choir, nouvel album des Fiery. J'y entends tout, sauf ces mélodies imparables que j'avais trouvées dans l'EP : un piano de saloon, des bidouillages électro, de la guitare acoustique, du chant parlé plus que chanté, des passages instrumentaux qu'on croirait sorti d'un film de Tim Burton, des ritournelles de boîte à musique. Onze chansons sur la tracklist, mais sans doute une cinquantaine en réalité : Seven silver curses, par exemple, en contient bien cinq ou six. L'album est charmant dans le détail, mais je n'arrive pas vraiment à me faire une opinion sur l'ensemble. Et comme le groupe sort un nouvel album, Bitter tea, début 2006, je vais encore prendre du retard. Dans l'attente, je me retiendrai de trop critiquer celui-ci : Pitchfork, le parrain de la pop indé US, est fan du groupe, et je n'ai pas très envie de recevoir par la poste un cercueil miniature avec mon nom dessus.