Ni avec toi, ni sans toi
Dirty Pretty Things - Gentry cove (MP3)
Cher Pete,
Je ne savais pas trop si j'allais t'écrire une lettre de réconciliation ou de rupture, donc j'ai préféré simplement t'informer : mon disque, Waterloo to anywhere, sort le 9 mai prochain. Je sais, à voir ce titre et le nom du groupe, Dirty Pretty Things, tu vas me trouver anglais jusqu'au bout des scones, moi qui aimais pourtant tant les New York Dolls. Mais tu verras, ce n'est pas si british que ça, j'ai définitivement renoncé à devenir le nouveau Paul Weller, comme on pouvait le croire au moment de la sortie de notre deuxième album. J'ai préféré faire du bien brouillon, un peu comme sur Up the bracket, tu aimeras forcément. En plus, j'y ai mis toutes tes références préférées, écoute Gentry cove : un peu de reggae, un refrain punk, des influences Ray Davies sur la fin... Tu vois, je n'ai rien oublié.
Depuis que tu es parti en me laissant Gary sur les bras (d'ailleurs, tu n'as pas payé la pension alimentaire depuis six mois, dans quoi claques-tu donc ton fric ?), tu as plus occupé la scène que moi. C'est normal : tu bois, tu te drogues, tu fais scandale, bref tu es une rock star. Et un vrai punk, en plus, avec ça. Quand j'ai entendu ton premier single, Killamangiro, j'ai cru que tu allais faire du bon punk-pop, des hits même. Et puis tu as joliment saboté ça en pourrissant la prod' sur Down in Albion, histoire que personne ne puisse croire que tu allais faire des progrès (quel mot affreux).
Moi, j'ai fait l'inverse : une démo de mon premier single, et puis un enregistrement plus riche, avec de la trompette, de l'orgue, une batterie qui roule comme les tambours lors de la relève de la Garde. Je suis rentré dans le moule, en fait. Je pense qu'à cause de ça, les critiques traiteront mon disque avec plus de désinvolture que le tien. C'est dommage, je pense qu'il est meilleur, même si plus modeste. De toute façon, si tu es le Lou Reed de cette histoire, ça ne me gêne pas d'être ton John Cale. Toutes proportions gardées, bien sûr : j'ai lu l'autre jour que le revival rock anglais était mort, et que maintenant tout se passait aux Etats-Unis. Enfin bon, on en rediscutera aux NME Awards.
Bien à toi,
Carl
PS : le bonjour à Kate
Je ne savais pas trop si j'allais t'écrire une lettre de réconciliation ou de rupture, donc j'ai préféré simplement t'informer : mon disque, Waterloo to anywhere, sort le 9 mai prochain. Je sais, à voir ce titre et le nom du groupe, Dirty Pretty Things, tu vas me trouver anglais jusqu'au bout des scones, moi qui aimais pourtant tant les New York Dolls. Mais tu verras, ce n'est pas si british que ça, j'ai définitivement renoncé à devenir le nouveau Paul Weller, comme on pouvait le croire au moment de la sortie de notre deuxième album. J'ai préféré faire du bien brouillon, un peu comme sur Up the bracket, tu aimeras forcément. En plus, j'y ai mis toutes tes références préférées, écoute Gentry cove : un peu de reggae, un refrain punk, des influences Ray Davies sur la fin... Tu vois, je n'ai rien oublié.
Depuis que tu es parti en me laissant Gary sur les bras (d'ailleurs, tu n'as pas payé la pension alimentaire depuis six mois, dans quoi claques-tu donc ton fric ?), tu as plus occupé la scène que moi. C'est normal : tu bois, tu te drogues, tu fais scandale, bref tu es une rock star. Et un vrai punk, en plus, avec ça. Quand j'ai entendu ton premier single, Killamangiro, j'ai cru que tu allais faire du bon punk-pop, des hits même. Et puis tu as joliment saboté ça en pourrissant la prod' sur Down in Albion, histoire que personne ne puisse croire que tu allais faire des progrès (quel mot affreux).
Moi, j'ai fait l'inverse : une démo de mon premier single, et puis un enregistrement plus riche, avec de la trompette, de l'orgue, une batterie qui roule comme les tambours lors de la relève de la Garde. Je suis rentré dans le moule, en fait. Je pense qu'à cause de ça, les critiques traiteront mon disque avec plus de désinvolture que le tien. C'est dommage, je pense qu'il est meilleur, même si plus modeste. De toute façon, si tu es le Lou Reed de cette histoire, ça ne me gêne pas d'être ton John Cale. Toutes proportions gardées, bien sûr : j'ai lu l'autre jour que le revival rock anglais était mort, et que maintenant tout se passait aux Etats-Unis. Enfin bon, on en rediscutera aux NME Awards.
Bien à toi,
Carl
PS : le bonjour à Kate
<< Home