Nulle part Ayers
Kevin Ayers - Town Feeling (MP3)
Kevin Ayers - Song From The Bottom Of A Well (MP3)
Grand 1 vertical, en dix lettres : "Joueur de pipeau aux portes de l'aurore". Syd Barrett ? Non, mais il a enregistré avec lui. Kevin Ayers ? Ca marche aussi.
Sur les grandioses premiers disques (Joy of a toy ou Whatevershebringswesing) d'Ayers, on entend d'ailleurs pas mal de flûte: c'est son côté ménestrel. Et sa musique riche de saveurs psychédéliques est parfaite pour l'aurore. Mais bon, j'aurais pu proposer une autre définition, plus encyclopédique : "Ancien chanteur de Soft Machine". Ou plus mystérieuse : "N'a pas le physique de sa voix".
Car c'est la première chose qui frappe quand on se plonge dans ces albums. Sur les photos du livret de Joy of a toy, on le voit, cheveux longs blonds, plutôt beau gosse, poser à côté d'une bouteille de vin, d'un piano blanc et de quelques roses. La classe, qu'on imagine arrogante et impudente. La voix, plutôt grave et posée, affirme tranquillement le contraire. Elle ne fait pas ses vingt-cinq ans : elle a déjà intériorisé pas mal de choses avant de nous parler. Et c'est autour d'elle que le déséquilibre et le chaos règnent.
Subtilement déséquilibrées, doucement acides, les compositions d'Ayers piochent dans une discothèque idéale alors passée ou à venir, du Bryter Layter de Nick Drake (la soul jazzy de Songs for insane times) au Sgt Pepper's des Beatles, des chroniques de Ray Davies (le sublime Town feeling) au ton détaché de Lou Reed (Stranger in blue suede shoes). Les francophiles croiseront même une autre Ballade de Melody Nelson millésime 1971, toute en basse ronde, appellée ici There is loving/Among us/There is loving. Et les Floydophiles verront le fantôme de Syd Barrett flotter sur l'effrayant Song from the bottom of the well - quelque chose comme de l'indus psychédélique.
La musique de Kevin Ayers est donc tour à tour accueillante, effrayante, mélancolique, euphorique, médiévale et moderne. Le spectre est large. En parlant de spectre, Ayers peut ressembler un instant à Nosferatu... puis, la photo suivante, à un minet pop. Moins culte que Wyatt, plus allumé que Ray Davies ou McCartney, moins mort que Nick Drake, ce génie est mouvant, il ne se ressemble pas. Et ses disques aussi changent de couleur toutes les cinq minutes. Une bonne définition du caméléon ou de l'arc-en-ciel, et donc du psychédélisme.
Sur les grandioses premiers disques (Joy of a toy ou Whatevershebringswesing) d'Ayers, on entend d'ailleurs pas mal de flûte: c'est son côté ménestrel. Et sa musique riche de saveurs psychédéliques est parfaite pour l'aurore. Mais bon, j'aurais pu proposer une autre définition, plus encyclopédique : "Ancien chanteur de Soft Machine". Ou plus mystérieuse : "N'a pas le physique de sa voix".
Car c'est la première chose qui frappe quand on se plonge dans ces albums. Sur les photos du livret de Joy of a toy, on le voit, cheveux longs blonds, plutôt beau gosse, poser à côté d'une bouteille de vin, d'un piano blanc et de quelques roses. La classe, qu'on imagine arrogante et impudente. La voix, plutôt grave et posée, affirme tranquillement le contraire. Elle ne fait pas ses vingt-cinq ans : elle a déjà intériorisé pas mal de choses avant de nous parler. Et c'est autour d'elle que le déséquilibre et le chaos règnent.
Subtilement déséquilibrées, doucement acides, les compositions d'Ayers piochent dans une discothèque idéale alors passée ou à venir, du Bryter Layter de Nick Drake (la soul jazzy de Songs for insane times) au Sgt Pepper's des Beatles, des chroniques de Ray Davies (le sublime Town feeling) au ton détaché de Lou Reed (Stranger in blue suede shoes). Les francophiles croiseront même une autre Ballade de Melody Nelson millésime 1971, toute en basse ronde, appellée ici There is loving/Among us/There is loving. Et les Floydophiles verront le fantôme de Syd Barrett flotter sur l'effrayant Song from the bottom of the well - quelque chose comme de l'indus psychédélique.
La musique de Kevin Ayers est donc tour à tour accueillante, effrayante, mélancolique, euphorique, médiévale et moderne. Le spectre est large. En parlant de spectre, Ayers peut ressembler un instant à Nosferatu... puis, la photo suivante, à un minet pop. Moins culte que Wyatt, plus allumé que Ray Davies ou McCartney, moins mort que Nick Drake, ce génie est mouvant, il ne se ressemble pas. Et ses disques aussi changent de couleur toutes les cinq minutes. Une bonne définition du caméléon ou de l'arc-en-ciel, et donc du psychédélisme.
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