30 juin 2007

Eurockéennes : joli triptyque


(photo Eurockéennes 2007 by Rod)

Malgré l'ambiance maussade de ce festival sous nuages et sur boue, un joli triptyque s'est glissé dans la programmation de ce vendredi. Simian Mobile Disco - Junior Senior - Bonde Do Role, le tout en moins d'une heure trente, va falloir courir.

Simian Mobile Disco investit la petite scène du Loggia. Ironie du sort : Justice, qui ne serait rien sans leur remix de Never be alone, joueront quelques heures plus tard sur une scène beaucoup plus grande que leurs aînés de Simian. Cette couleuvre avalée, les deux Anglais livrent une prestation sonore et visuelle carrément impresionnante, digne de l'héritage des papys Bangalter et Homem-Christo. Placés assez loin de la scène, on se croirait dans un bon vieux YouTube de Daft Punk à Bercy. Dans "Eurockéennes 2007", il y a "2007" et Simian Mobile Disco en est le meillleur amabassadeur.

En avant pour Junior Senior. Personne ne me suit dans cette aventure. Et pour cause : le duo danois est considéré depuis toujours comme un "one-hit-wonder", tout juste bon à réjouer Move Your Feet dans des galas de bienfaisance à Arhus. Or, Junior Senior a sorti un excellent deuxième album l'année dernière, dont je me faisais l'écho ici. Sur scène, ce sont des sortes de Go ! Team scandinaves : foutraques, explosifs et complètement hédonistes. Et puis le look de Junior (petit mec à gilet, caricature du Suédois homo) et de Senior (genre rappeur de la banlieue de Copenhague) est, faut le dire, assez marquant.

Je rejoins, vite fait, les Bonde Do Role, exilés sur la plus petite scène du festival, là où les gens ne font que passer, rebutés par les punks à chien qui peuplent le lieu. Mais pour une fois, les gens s'arrêtent, sidérés par ce qu'il se passe sur scène. Bonde Do Role, c'est un gros DJ à l'aspect bonhomme et deux chanteurs par-dessus : une brune complètement délurée et un teenager qui a oublié de prendre ses tranquillisants. Le combo brésilien est une sorte de post-groupe : rien ne semble tenir, tout est bancal, la musique vient d'on-ne-sait-où, les lois du copyright sont allègrement bafouées. Sur une bande-son qui plonge dans les poubelles de la pop (des extraits de vieux tubes, boostés par du gros beat), les deux chanteurs tentent une sorte de rap brésilien. Du 2 Many DJ's, mais avec des vrais voix.