08 novembre 2007

Il était des fois en Amérique



Moi aussi je profite de l’atlantisme ambiant pour rendre hommage à mon Amérique, cette Amérique où je n’ai jamais mis les pieds. Je tiens à rendre hommage à tous ces groupes la vingtaine inconsciente et érudite venus libérer nos plages et nos blogs. L’Amérique du college rock, des outsiders déclarés, celles qui se rêve européenne et se prend d’affection pour notre soccer. Une Amérique des facs bucoliques où l’on causerait des Feelies avec une héritière Wasp végétalienne et acquise aux thèses de la décroissance. Cette Amérique existe, elle lève une armée de groupes attachants, pas bien dangereux, mais gonflés d’idéaux mélodiques. La preuve tout de suite et par trois.

Say Hi - Notherwestern Girls (MP3)

Say Hi (anciennement Say Hi To Your Mum) sort des albums de rock indé avec la conscience et la régularité d’un ouvrier spécialisé ; déjà quatre au compteur depuis 2002. Leurs chansons sont émotives, portent des tee-shirts taille M et écrivent des thèses sur les Walkmen. Say Hi c’est The National grimé en combo power-pop ou un groupe de Emo qui aurait bien tourné. Notherwestern Girls parle des filles de Seattle, ville d’origine du leader du groupe. Le genre de ville où les filles gardent toujours un parapluie à la main et un roman de Douglas Copland dans leur sac. L’extrapolation, il ne reste que ça quand on ne peut pas voyager.

Vampire Weekend - Campus (MP3)

Un quatuor new-yorkais qui décide de commencer avec un premier album en forme de best of définitif, mérite un certain crédit. Pourquoi se faire chier à composer des titres vides et redondants quand on peut aligner une pépite au centimètre carré ? Oui pourquoi ? Vampire Weekenk ressemble donc à quatre jeunes gens en permission d’une université d’été des jeunes madelenistes, tout pulls noués sur les épaules dehors (voir photo). Des blancs becs évoluant à la frontière entre Dexys Midnight Runners et la pop anglaise de tonton, le tout plongé dans un doigt de calypso et vous obtenez les meilleures compositions entendues depuis six mois au bas mot. Vampire Weekend ressemble au Spinto Band perdu dans le rayon World, à du Of Montreal sans alcool, à ce genre de secret qu’on se refile sous le manteau vers quatre heures du matin. Choisir un seul titre parmi les dix à disposition relève alors de l’arbitraire pur et simple.

Black Moth Super Rainbow - Sun Lips (MP3)

La scène devait se passer dans un dinner room bruyant, le groupe y avait garé son van fatigué. Le café coulait à flot, les pancakes étaient à points. Un des membres du Black Moth Super Rainbow vend alors à ses camarades l’idée d’un titre pompant l’intro de Stawberry Field couplé avec un vocodeur entendu chez Air. Ils finirent leur repas, firent le plein puis s’attelèrent à cette petite merveille désuète et attachante comme une première Atari le soir de Noël.