12 mai 2005

La machine à remonter le tempo : 1982 (2)

Chaque semaine, Interprétations diverses revisite en quelques MP3 une année de l’histoire de la pop. Aujourd’hui, on finit 1982 en traversant l'Atlantique. Direction l'Angleterre, alors plongée dans la guerre des Malouines.


The Monochrome Set – The jet set junta (MP3)
Madness – Tomorrow’s just another day (MP3)
Squeeze – Is that love ? (MP3)
Orange Juice – Consolation prize (MP3)

On a souvent attribué à Franz Ferdinand un peu de sang du Monochrome Set (du sang royal, forcément, le chanteur Bid étant un prince hindou). Même désinvolture, même chansons narquoises, même sourire aux lèvres : vingt-trois ans après, The jet set junta n’a pas pris une ride, tout comme l’album Eligible bachelors. On se permettra donc de donner rendez-vous en 2027 à Alex Kapranos et son groupe pour voir s’ils font aussi bien. Car bien vieillir, c’est effectivement important, surtout quand on a fait des bêtises de jeunesse. Madness, pour beaucoup, c’était la boutique des farces et attrapes, le spécialiste de la blague appuyée (« Oooooooonnne step beyooooooooooond !!!! »), du single imparable (My girl, Baggy trousers) et de l’album inégal. Ce serait oublier qu’avec Rise and fall, le groupe était devenu beaucoup plus fin et ambitieux, appliquant à la lettre les règles du songwriting à l’ancienne, le temps de treize chansons parfaites. Car c’est bien connu : c’est dans les vieux vinyls des Kinks ou des Beatles qu’on fait les meilleurs albums. La preuve par Squeeze, le genre de groupe qui, même produit par Elvis Costello (East side story), semblait n’avoir jamais entendu des mots aussi vulgaire que new-wave, punk ou disco. Peut-être ce qui, finalement, en faisait un groupe moins important que les géniaux Orange Juice d’Edwyn Collins, qui, sur You can't hide your love forever, reprenaient le sens mélodique des Byrds (« I wear my fringe like Roger McGuinn’s ») tout en gardant un sens du rythme très 1982.