08 mai 2006

The Phoenix sun


Phoenix - Honeymoon (MP3 from United)
Phoenix - Congratulations (MP3 from Alphabetical)
Phoenix - Long Distance Call (MP3 from It's Never Been Like That)

On a tous un groupe qui a marqué notre adolescence. Né en 1985 et ayant découvert les Inrocks en 2000, ça ne pouvait être The Smiths, Sonic Youth ou Nirvana ; ce fut Phoenix. A l'époque, je suis en Première, j'ai un vague pote qui fait du skate, qui chope plus de filles que moi et qui écoute du néo-métal. Un après-midi où je squatte chez lui, je regarde ses disques et au milieu des CD des Red Hot et de Watcha, je découvre un disque gravé et bardé de la simple mention "Phoenix". Sur la foi du single If I Ever Feel Better qui passe en boucle sur MTV, je lui emprunte le disque. Je ne lui ai toujours pas rendu.

United, le premier disque de Phoenix m'emballe d'emblée. Ca ne ressemble à rien de ce qui s'écoute alors au lycée. Ce n'est pas un disque cohérent comme le OK Computer de Radiohead ou le Showbiz de Muse. C'est un disque bordélique qui part dans tous les sens, qui va du plus raffiné au plus putassier, de la pop la plus collante aux riffs les plus repoussants. Les critiques taxeront cette musique de "pop d'ameublement" pour "gosses de riches", de "disque d'agrément" à la sauce "californienne". Pour ma part, je n'en retiendrais qu'un titre, un seul, Honeymoon, que je me repasserais en boucle des heures durant, au lieu d'écouter Difool sur Skyrock. Un titre bubblegum au romantisme surranné, un titre qui te fais rêver en des amours californiens alors que la voiture de tes parents t'emmène chez ta grand-mère à Metz. Un titre indépassable dans mon panthéon personnel.

Leur deuxième album, Alphabetical, m'a pas mal déçu. Alors que la critique devenait, d'un coup, acquise au groupe, je découvrais un disque poussif et trop policé. Comme si Phoenix avait retenu les leçons de son premier album et avait stoppé ses prolifiques égarements. Fini le mauvais goût, juste du bon goût chiant et tiédasse. Je sauvais quand même l'instrumental Congratulations où Phoenix lâchait la bride et s'offrait un vrai funk organique.

Les Versaillais sont aujourd'hui de retour avec leur troisième album, It's Never Been Like That. J'ai pu en entendre une bonne moitié et rien ne change vraiment sous le soleil de Phoenix. Le disque, plutôt engageant, a une vraie cohérence comme le précédent. Mais je risque encore de regretter l'époque bénie d'United, quand les Versaillais semblaient tout juste sortis du lycée, avec des influences encore mal digérées et l'ambition de choper plein de filles. Aujourd'hui, le chanteur Thomas Mars s'en fout. Il sort avec la fille la plus convoitée de la terre, Sofia Coppola.