Eurockéennes : Daft Punk, le big-Bangalter
Il est 2h30 du matin. Il n'y a plus un centimètre carré de libre dans les cent cinquante mètres autour de la Grande Scène. Normal : Daft Punk est annoncé.C'est l'événement des Eurockéennes, notre France-Brésil à nous. Le retour des guerriers, la fierté de la France. J'en perds la mesure des choses. Face à Daft Punk, je fonds. Et je ne suis visiblement pas le seul : il doit y avoir au moins 30 000 personnes massés devant la Grande Scène.
On a tous en tête les images impressionantes du live des Daft à Coachella il y a deux mois. Et on ne sera pas déçu : Daft Punk a décidé de faire une mini-tournée (pas plus de 10 dates) mais a voulu assurer une maxi-scénographie. Aucun doute : ils en tireront un DVD qui sera le hit de Noël. Je n'ai simplement jamais vu ça : d'une superbe pyramide, émergent deux robots dont les masques scintillent au milieu de l'impressionant jeu de lumières. A côté, Chemical Brothers et ses lasers lumineux, c'est la Foire du Trône. Les Daft donnent dans le gigantisme, mais aussi dans l'esthétique. Ce n'est pas pour rien qu'ils font aussi du cinéma.
Niveau musical, le début est un peu décevant. Les Daft Punk s'acharnent à balancer les beats de leur troisième et dernier album, le plus mauvais. Dans le public, on tire un peu la moue quand les basses agressives de Technologic viennent nous saper les tympans. Mais rapidement, le duo français reprend le dessus et joue ce que tout le monde attend, les tubes monstrueux de Homework et Discovery.
On succombe quand on entend les premières notes de Da Funk, Around The World, Face To Face ou Aerodynamic. On croit mourir quand les Daft lâchent One More Time, la plus fabuleuse montée d'adrénaline des 10 dernières années. Thomas et Guy-Manuel, cachés derrière leurs masques, mixent leurs titres comme de vrais DJs (qu'ils sont). Le public est dans un véritable état de transe collective, c'en est fini des derniers restes de pelouse autour de la Grande Scène. C'est un peu comme si les festivaliers avaient intégré le nouvel hymne des supporters français, le pathétique "Qui ne saute pas n'est pas Français".
De toute façon, à côté d'un concert des Daft Punk, il n'y a guère que le 12 juillet 1998 qui fasse le poids.
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