Rivulets, séance de rattrapage
(Photo : Laurent Orseau)
Rivulets - Heartless (MP3)
Je publie ce post le 2 mai, j'ai commencé à l'écrire le 1er. Je parle de Rivulets au printemps, son disque est sorti l'hiver dernier. You Are My Home est un album de jour férié et de vacances prolongées. Un album de folk pastoral. Qu'est-ce que le folk pastoral ? Rien, le plus souvent : un seul homme (ici, il s'appelle Nathan Amundson), des moyens simples, une production austère. Que peut-il ? Tout, y compris prouver l'existence de Dieu à l'athée le plus endurci (se reporter au Five Leaves Left de Nick Drake ou au Song To The Siren de Tim Buckley). Qu'est-il dans l'actualité? Pas grand-chose, tant parce que le bruit attire le bruit que parce que chanter tout seul avec une guitare en bois et un violon caché sous la couette n'évite pas toujours la complaisance et l'ennui. Résultat, on préfère se reporter sur les branleurs antifolk qui, en plus d'avoir parfois du génie dans leur genre (les Moldy Peaches), nous font au moins rire.
Rivulets, donc. Quelqu'un qui, plutôt que distordre le folk, a préféré le prendre bien droit et mettre son coeur sur la table, avec des mots simples dont il essaie de tirer quelque chose de neuf, un lexique d'enfant ou "win", "lose", "home" ou "house" sont les mots qui apparaissent le plus souvent. "House", surtout : You Are My Home n'est pas un disque de studio, c'est un disque de maison. Pas un disque ou le musicien est allé se confronter à l'extérieur, au risque d'y compromettre sa pureté, mais plutôt une oeuvre familière, où on reconnaît quelques précédents occupants des lieux (Nick Drake, Elliott Smith, le Will Oldham le plus angélique ou Sparklehorse, dont Rivulets a repris Painbirds sur un tribute) mais où la déco a été réaménagée avec personnalité et un goût parfait. Le disque de quelqu'un qui, sûrement pas très loin d'un petit grenier au plancher qui grince, a enregistré pour lui et sa bulle ses impeccables chansons-bibelots, patinées par le temps mais sans poussière. Ne pas déranger.
(Histoire de contredire illico ce portrait à l'ancienne de songwriter champêtre, signalons que Rivulets a un excellent site web où You Are My Home est disponible en téléchargement gratuit, et qu'il aime franchir l'Atlantique puisqu'il sera à la Flèche d'or le 10 mai, avec également deux dates à Strasbourg et Bordeaux)
Rivulets, donc. Quelqu'un qui, plutôt que distordre le folk, a préféré le prendre bien droit et mettre son coeur sur la table, avec des mots simples dont il essaie de tirer quelque chose de neuf, un lexique d'enfant ou "win", "lose", "home" ou "house" sont les mots qui apparaissent le plus souvent. "House", surtout : You Are My Home n'est pas un disque de studio, c'est un disque de maison. Pas un disque ou le musicien est allé se confronter à l'extérieur, au risque d'y compromettre sa pureté, mais plutôt une oeuvre familière, où on reconnaît quelques précédents occupants des lieux (Nick Drake, Elliott Smith, le Will Oldham le plus angélique ou Sparklehorse, dont Rivulets a repris Painbirds sur un tribute) mais où la déco a été réaménagée avec personnalité et un goût parfait. Le disque de quelqu'un qui, sûrement pas très loin d'un petit grenier au plancher qui grince, a enregistré pour lui et sa bulle ses impeccables chansons-bibelots, patinées par le temps mais sans poussière. Ne pas déranger.
(Histoire de contredire illico ce portrait à l'ancienne de songwriter champêtre, signalons que Rivulets a un excellent site web où You Are My Home est disponible en téléchargement gratuit, et qu'il aime franchir l'Atlantique puisqu'il sera à la Flèche d'or le 10 mai, avec également deux dates à Strasbourg et Bordeaux)
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