15 novembre 2007

Public service announcement with guitars


The Fatima Mansions - Only Losers Take The Bus (MP3)

Au milieu des années 80, Margaret Thatcher avait eu cette phrase merveilleuse: "Tout homme qui prend les transports publics après 30 ans devrait se considérer comme un raté". Vingt ans après, les losers font des blogs MP3, comme le temps passe. En ce jour de grève des transports, spéciale dédicace à toi Margaret, si tu nous lis, ainsi qu'à tous nos amis journalistes amateurs de "prises d'otages" et de micro-trottoirs bidons. "Public system - burn down !"

(PS : morceau notamment disponible sur ce disque)

14 novembre 2007

Opération Conchords



Flight Of The Conchords est une petite série garantie HBO, une série que l’on ne verra peut-être jamais en France, par des voix non téléchargeables en tous cas. Une série de pas grand-chose, douce amère, drôle mais a son rythme comme du Wes Anderson. La preuve ici avec le pilote de la série dans son intégralité.

L’histoire : deux musiciens néo-zélandais débarquent à New York pour conquérir un nouveau public, à savoir les fans déçus d’Adam Green et quelques autres inadaptés. A New York, ils découvrent les quartiers pour branchés fauchés et l’ordinaire des groupes indé. Ils se traînent une fan collante et imbaisable, se partagent entre amours croisés et foireux, glandent beaucoup, collent des affiches pour des concerts dans des cafés sans estrade et se choisissent pour agent un compatriote employé à l’ambassade de Nouvelle-Zélande. Un rouquin sans talent ni relation qui nous rappelle un peu ce bon David Brent.

Heureusement il reste les chansons. Nos deux kiwis tuent le temps avec les ballades lacrymales, pensent à une collègue de boulot en ragga, parodient Bowie, donnent leur idée d’une pop à la française et parfois se prennent pour Justin Timberlake essayant de lever une fille en fin de soirée. Ils écrivent même une des plus belles chansons d’amour du moment, une déclaration toute conne à la guitare avec le meilleur pote au bord d’une fontaine jouant du piano pour enfant (If you're into it). Flight of The Conchords c’est Sufjan Stevens chez les Inconnus comme l’écrivent les Inrocks, soit l’alliance de quatre songwriters majeurs dans mon parcours musical.

Le duo est signé chez Sub Pop où il a sorti un album (”The Distant Future)

08 novembre 2007

Il était des fois en Amérique



Moi aussi je profite de l’atlantisme ambiant pour rendre hommage à mon Amérique, cette Amérique où je n’ai jamais mis les pieds. Je tiens à rendre hommage à tous ces groupes la vingtaine inconsciente et érudite venus libérer nos plages et nos blogs. L’Amérique du college rock, des outsiders déclarés, celles qui se rêve européenne et se prend d’affection pour notre soccer. Une Amérique des facs bucoliques où l’on causerait des Feelies avec une héritière Wasp végétalienne et acquise aux thèses de la décroissance. Cette Amérique existe, elle lève une armée de groupes attachants, pas bien dangereux, mais gonflés d’idéaux mélodiques. La preuve tout de suite et par trois.

Say Hi - Notherwestern Girls (MP3)

Say Hi (anciennement Say Hi To Your Mum) sort des albums de rock indé avec la conscience et la régularité d’un ouvrier spécialisé ; déjà quatre au compteur depuis 2002. Leurs chansons sont émotives, portent des tee-shirts taille M et écrivent des thèses sur les Walkmen. Say Hi c’est The National grimé en combo power-pop ou un groupe de Emo qui aurait bien tourné. Notherwestern Girls parle des filles de Seattle, ville d’origine du leader du groupe. Le genre de ville où les filles gardent toujours un parapluie à la main et un roman de Douglas Copland dans leur sac. L’extrapolation, il ne reste que ça quand on ne peut pas voyager.

Vampire Weekend - Campus (MP3)

Un quatuor new-yorkais qui décide de commencer avec un premier album en forme de best of définitif, mérite un certain crédit. Pourquoi se faire chier à composer des titres vides et redondants quand on peut aligner une pépite au centimètre carré ? Oui pourquoi ? Vampire Weekenk ressemble donc à quatre jeunes gens en permission d’une université d’été des jeunes madelenistes, tout pulls noués sur les épaules dehors (voir photo). Des blancs becs évoluant à la frontière entre Dexys Midnight Runners et la pop anglaise de tonton, le tout plongé dans un doigt de calypso et vous obtenez les meilleures compositions entendues depuis six mois au bas mot. Vampire Weekend ressemble au Spinto Band perdu dans le rayon World, à du Of Montreal sans alcool, à ce genre de secret qu’on se refile sous le manteau vers quatre heures du matin. Choisir un seul titre parmi les dix à disposition relève alors de l’arbitraire pur et simple.

Black Moth Super Rainbow - Sun Lips (MP3)

La scène devait se passer dans un dinner room bruyant, le groupe y avait garé son van fatigué. Le café coulait à flot, les pancakes étaient à points. Un des membres du Black Moth Super Rainbow vend alors à ses camarades l’idée d’un titre pompant l’intro de Stawberry Field couplé avec un vocodeur entendu chez Air. Ils finirent leur repas, firent le plein puis s’attelèrent à cette petite merveille désuète et attachante comme une première Atari le soir de Noël.