26 mars 2005

Les seuls, les uniques

The Only Ones – The whole of the law (MP3)
Yo La Tengo – The whole of the law (MP3)

A les entendre pour la première fois, on pense toujours que les Only Ones sont américains. De la glorieuse époque du punk new-yorkais, celle de Television and co. Perdu : le groupe de Peter Perrett était aussi anglais que les Libertines, leurs premiers fans aujourd’hui.

A la fin des années 70, les Only Ones pratiquaient un punk comme personne n’en faisait en Angleterre : défoncé, romantique et savant, symbolisé notamment par leur grand single Another girl, another planet (un hommage à l'héroïne). Leur oeuvre est aujourd’hui disponible en intégralité sur la compile Why don’t you kill yourself ?

La ballade The whole of the law en est un des joyaux, et a fait l’objet d'une reprise orfèvre quinze ans plus tard par Yo La Tengo, coutumier du fait. Une cover toute aussi belle, mais au son presque aquatique, comme noyé dans les eaux de l'Hudson River.

Fans - - - >
Chant d'amour - - - >

25 mars 2005

Boire, oui, mais en "cadre privé"



Qu'est ce qu'on ne ferait pas pour boire un coup. Le Grand Mix, illustre bastion rock de la banlieue de Lille, vient d'en donner une belle illustration. Confrontée à une gênante loi de la République, la salle de concert devait normalement arrêter de vendre de l'alcool. Car Le Grand Mix a la malchance d'être situé à moins de 300 mètres d'une école, un périmètre où les débits de boissons sont théoriquement interdits. Même s'ils ne sont ouverts qu'en soirée.

Ainsi donc, le dos au mur, la salle tourcquennoise a décidé de contourner la loi d'une manière ou d'une autre. Et a trouvé une solution : elle s'est constituée en association pour faire boire son public, certes, mais dans un cadre privé. Ce qui change tout pour nos amis douaniers.

Et donc, dorénavant, pour rentrer au Grand Mix, il faut payer un euro de plus pour s'acquitter d'une carte associative, qui permet, si les douanes se ramènent, de justifier de l'aspect "cadre privé". C'est drôle, d'un coup, la bière en devient militante. Et se bourrer la gueule, une certaine forme de résistance.

23 mars 2005

Les diables au coeur


Morrissey - Munich air disaster, 1958 (MP3)

L’intéressant magazine So Foot vient de sortir une compil intitulée This is So Foot. Originalité de la démarche : regrouper des morceaux ayant un rapport avec le ballon rond. Je n'ai pas encore eu le temps de l'écouter, mais, apparemment, il y a du tout bon : Undertones, Wedding Present, Joe Strummer…

Juste un absent de marque (problème de droits ? choix éditorial ?) : le Munich air disaster de Morrissey. Dans cette face B sortie l'an dernier, le Moz livrait un hommage émouvant aux "Busby Babes", ces prodiges de l’équipe des Red Devils de Manchester, fauchés en plein ascension vers la Coupe d’Europe par un accident d’avion, en 1958. Comme sur You are the quarry, la production est trop clinquante, certes. Mais, comme d’habitude, la voix et la mélodie emportent le morceau. Et quel morceau ! « We love them / We mourn for them / Unlucky boys of red / I wish I'd gone down / Gone down with them / To where Mother Nature makes their bed… ».

22 mars 2005

Ok Cowboy, on s'incline


Vitalic - Polkamatic (MP3)

Lundi 4 avril sortira l'album qui devrait calmer un peu près tout le monde. Et notamment les fans de Daft Punk. Après la déception Human After All, voici l'électro française qui sort sa cartouche de rechange en la personne de Vitalic et son Ok Cowboy.

Et Vitalic, c'est du lourd. On avait nottament pu l'entendre avec La Rock 01 sur le fameux mix des 2 Many Dj's. Et puis le Dijonnais avait sorti une flopée de maxis dont le remarqué Poney EP. Le buzz avait pris au-delà de toute espérance et on attendait depuis longtemps le sacre de ce fils putatif de Daft Punk et Giorgio Moroder. C'est maintenant fait.

A la manière de LCD Soundsystem, le premier exercice long de Vitalic combine singles, vieilles faces B et nouveautés. Parmi ces dernières, le titre d'ouverture Polkamatic fait mieux que lancer les festivités. Il les macule de son rythme dérangeant et de son spleen vicieux.

21 mars 2005

L'aquatique, c'est fantastique


Devo – Gut feeling (MP3)

Une BO peut se poser platement sur des images, ou au contraire créer un univers qui s’adapte à celui du film. La première réflexion, je me la suis faite en regardant le très moyen The Edukators. A un moment, le réalisateur y utilise Hallelujah de Jeff Buckley, sans que jamais on sente qu’il fallait à la scène ce morceau-là, et pas un autre.

La solution la plus noble, c’est celle adoptée par Wes Anderson pour la bande-son de l’excellent La vie aquatique. Une véritable collection de pépites, parfaitement adaptée au ton du film, entre émotion (Scott Walker, Zombies) et loufoquerie (des reprises de Bowie par le prometteur musicien brésilien Seu Jorge). Gut feeling de Devo appartient à la deuxième catégorie… Et la musique de ce groupe inclassable (qui jouait sur scène avec des cirés de pêcheurs jaunes !) colle parfaitement à cette Vie aquatique, mélange très seventies de Moby Dick et des docus de Cousteau.

18 mars 2005

Faire-part de naissances

La MP3 blogosphère française s'agrandit encore.

D'un coté avec l'excellent Musique Perverse Pour Personne Perverse, blog qui n'hésite pas à s'engeger en faveur du sado-masochisme musical. Décadence rock, groove crade, fouet asséré : Edouard Stern saura apprécier.

De l'autre avec le plus sage Gunter Like French Fries
qui se satisfait, lui, de la simple mention "audioblog". Sobre, world et cultivé.

Pierres qui roulent amassent reprises


Otis Redding – (I can’t get no) Satisfaction (MP3)
The Feelies – Paint it black (MP3)
Cat Power – (I can’t get no) Satisfaction (MP3)

« … Ce qui advient quand le premier accord qu’on frappe lance ce petit monde complet et minuscule, une chanson, si chacune est un récit auquel le chanteur tout d’abord doit croire. »

La phrase est extraite de l’excellente biographie des Rolling Stones par l’écrivain François Bon, reparue l’an dernier en livre de poche. Si je suis rarement client des albums des Stones sur la longueur (excepté peut-être Between the buttons et la compilation Flowers), je dois leur reconnaître du génie pour créer ces « mondes complets et minuscules », leurs singles, ces Satisfaction, Mother’s little helper ou Paint it black. Soul (Otis Redding), new wave à la Television (Feelies), folk rêche (Cat Power) : de telles mélodies résistent à tous les traitements.

« Out of nowhere, they started churning out monsters : The Last Time, Satisfaction, Get off of my cloud, Mother's little helper, Under my thumb, Paint it black [...] You were only left with chaos, beautiful anarchy. You drowned in noise.» (Nick Cohn, Awopbopaloobopalopbamboom, Pop from the beginning, 1969).

Fontaine de longévité


The Pale Fountains – Palm of my hand (live) (MP3)
Michael Head & The Strands – Something like you (MP3)
Shack – Byrds turned to stone (MP3)

Les bords de la Mersey ont toujours été propices à l’évasion. A Liverpool, qu’on s’appelle Beatles et Echo & Bunnymen autrefois, Coral et Zutons aujourd’hui, on aime bien aller regarder de l’autre côté de l’Atlantique si la vie n’est pas plus belle. Michael Head en est un parfait exemple. Obsédé par la bossa-nova, les Byrds, Love et Bacharach, la tête pensante des Pale Fountains, des Strands puis de Shack a produit quantité d’albums magnifiques. Sans jamais connaître le succès qu’il mériterait (le somptueux Here’s Tom with the weather, sorti en 2003, est passé à peu près inaperçu), mais sans trop de perte d’inspiration. La preuve en trois titres et vingt ans de carrière.

17 mars 2005

Daft Punk à l'heure du verdict


Daft Punk - Technologic (sur le site de Labels)

Alors, ça y est, le nouveau Daft Punk est enfin sorti. Après les supputations dans le vide, c'est l'heure des commentaires concrets. Et force est de constater que quoi qu'il advienne, avec les Daft Punk, ça polémique.

Pour les Américains de Pitchfork Media, la sentence est claire. Human After All hérite d'un pathétique 4,9 sur 10 et d'une mention "torché en deux semaines". Et ce - ironie de l'histoire - le jour même où le dernier album de Keren Ann s'en tire avec fortes louanges et un 8,2 sur 10. On l'aura compris, pour Pitchfork, Daft Punk n'a même plus sa place sur la carte de France.

Dans le même temps, de l'autre côté de l'Atlantique, Les Inrocks répliquent via une énigmatique une qui annonce "DAFT PUNK not dead !". Comme si, après deux mois de polémique sur Internet, le disque était déjà nul avant même d'être sorti. Et qu'il fallait sauver les soldats de la house française. Car Daft Punk, on s'en rend bien compte aujourd'hui, est rentré dans le patrimoine national de la même manière qu'un Gainsbourg à son époque. Inévitablement, plus tard, pour évoquer ce passage de millénaire musical, on citera les deux hommes masqués. Comme une postérité déjà acquise. A un accroc près : Thomas Bangalter n'était pas l'autre soir dans les 100 plus grands Français de tous les temps de France 2.

Les Inrocks, donc, réussissent à se démerder pour défendre l'album sur 4 pages sans le défendre des masses sur un strict plan musical. Human After All vaudrait en fait plus pour son historicité : c'est le 3ème album d'un groupe phare et c'est aussi (qui sait?) un possible disque étalon pour les futures générations. En attendant, comme un peu tout le monde, y compris probablement Les Inrocks, on n'écoutera pas des masses l'album. Qui laisse quand même bien à désirer.

Donc déception mais tant pis, on les aime toujours autant les Daft Punk et on reste persuadé de leur importance. Une importance, une vision géniale que l'on retrouve tout de même dans quelques passages du disque. Comme ce Technologic, monstre de minimalisme dancefloor qui fait penser à un Timbaland reconverti dans la house et le vocoder.

16 mars 2005

Cigarettes & Alcohol


Hefner – The hymn for the cigarettes (MP3)
Hefner – The hymn for the alcohol (MP3)

Deux hymnes adolescents, deux pépites imparables : sur son album de 1999, The Fidelity Wars, Hefner avait fait très fort.

The hymn for the cigarettes, d’abord. Sa lente montée d’adrénaline (comme nicotine ?). Sa voix qui fait superbement rimer adolescence et élégance. Ses paroles parfaites (« How can she love me if she doesn't even love the cinema that I love », « Lucky Strikes reminds me of my friends out on the West Coast / Camel lights remind me of my ex-girlfriend at Christmas time / Malboro reds remind me of giving up in Berlin / B&H remind me of not giving up but giving in »).

The hymn for the alcohol, ensuite, lente ballade capiteuse aux paroles déchirantes (« I know whiskey is its drink / You never drank it with me / But now you drink it with him / I’m not good enough for whisky / Not good enough for you »). Cigarettes et alcool : en quelque sorte, une bande-son idéale pour fin de soirée.

A pas de souris


The Field Mice - Sensitive (MP3)

Rassurez-vous, le morceau ci-dessous est bien au format mp3. A la fin des années 80, ce n’était pourtant pas le genre de la maison Field Mice, et de son label artisanal Sarah Records. A l’époque, les 45 tours était glissé dans des pochettes faites main. Aujourd’hui, qu’importe l’emballage, le contenu reste merveilleux : des comptines pop sucrées et mélancoliques, parfois enrobées d’un glaçage de guitares noisy, comme sur le single Sensitive. Brièvement réédités à la fin des années 90 via l’introuvable compilation Where’d you learn to kiss that way ?, les albums des Field Mice sont à nouveau disponibles. De quoi donner envie de passer une journée sous la couette, à écouter les billets doux de ces Belle & Sebastian avant l'heure.

15 mars 2005

Les interprétations deviennent diverses

A compter de ce soir, Interprétations Diverses devient collaboratif. L'ami JM, que je cotoie au sein de mon école de journalisme lilloise, me rejoint pour défricher les 30 dernières années de contre-culture musicale. Il commence avec un redoutable MP3 signé Field Mice.

14 mars 2005

Du bonheur d'écouter Sébastien Schuller


Sébastien Schuller - Weeping Pillow (MP3)
Sébastien Schuller - Weeping Willow (clip)

Ca ne sert probablement à rien d'en rajouter sur Sébastien Schuller. Beaucoup l'ont en effet déjà fait, mais tant pis. Après le coup de coeur hiver 2004 pour Sébastien Tellier, ça fait tellement plaisir de retrouver un autre Sébastien à la même place en 2005. Celui-là rigole moins et mérite amplement son titre de disque hivernal. Quelque part, pas très loin de gens comme Radiohead, Air ou Sigur Ros, le petit Français taille vaillament de petites merveilles mélodiques. Et s'en sort avec une pluie d'éloges pour son premier album Happiness.

Weeping Pillow va au-delà du jeu de mot pour anglophones mal réveillés. C'est aussi une formidable échappée pop. Moelleuse et mélancolique à souhait, la chanson est pressentie pour la prochaine pub des oreillers Dunlopillo. A moins que les mouchoirs Lotus ne remportent le morceau.

La pop mainstream de Grand National

Grand National - Drink To Moving On (MP3)
Grand National - Peanut Dreams (MP3)

Grand National. Avec un nom pareil, il y avait de quoi passer à côté du groupe. En confondant avec The National ou je ne sais quel groupe qui divague dans ce genre de sonorités. Les rater aurait été dommage : avec leur pop à l'anglaise tubesque à souhait, les deux trentenaires britanniques signent un grand premier album, Kicking The National Habit. Court sur patte (10 chansons, 38 minutes) mais juste ce qu'il faut pour se figurer ce qu'aurait été un Franz Ferdinand sacrifiant les Talking Heads au profit d'un panaché Madness/Happy Mondays.

Drink To Moving On est le tube de l'album. Léger, sautillant mais complétement addictif, à l'image de la bonne moitié du disque.
Quant à Peanut Dreams, c'est l'exception qui confirme la règle : de la noirceur au milieu du divertissement. Dans la plus pure tradition britannique (Blur, Eels...), Grand National se permet un titre plus introspectif lézardé d'une ligne de basse dévastatrice.

12 mars 2005

Thomas Winter et Blogue


Thomas Winter et Bogue - Je suis (MP3)

Thomas Winter et Bogue ou l’alliance du chaud et du froid. D’un côté, un jardinier repenti, artiste incandescent et vague sex-symbol. De l’autre, un petit guitariste venu du Sud, tout en discrétion et en mélodie raffinée. Après un premier album éponyme en 2003, les deux sont de retour avec un nouvel album, Sur la Colline, qui connaît un certain succès.

Entre chanson réaliste et rock écorché, Winter et Bogue creusent un sillon à la fois classique et insensiblement différent. La spécificité de ces chansons doit tenir à la personnalité du chanteur, Thomas Winter, qui porte à merveille sa logorrhée verbale, foutraque et foisonnante. Le tout avec un minimalisme qui ne se refuse rien, pas même les grands effets (trompette, synthés…).

Je suis est la chanson la plus emblématique du disque. Ecrite, paraît-il, en 10 minutes, le titre décline jusqu'à en dégueuler la vieille rengaine du Je suis : "Je suis un poète de fond de panier", "Je suis une bite pour les grosses poufs", "Je suis l'overdose qui t'écoeure"... Et la bonne surprise, c'est qu'on en dégueule pas. Loin de là.

09 mars 2005

Choisis ton camp, bloggeur


Bright Eyes - I Believe in Symmetry (MP3)

Pourquoi parler de Bright Eyes ? Oui, pourquoi parler du jeune Conor Oberst alors que les grands chevaux médiatiques sont lancés et que même Metro s'essaie à sa petite critique ? Eh bien, pour choisir mon camp dans la bataille rangée qui s'annonce. Car le bonhomme a sorti deux albums en même temps. Un, très classiquement folk (I'm Wide Awake It's Morning) pour mériter son surnom de "bébé Dylan" et un autre nettement plus progressiste (Digital Ash in a Digital Urn) où il s'essaie à une lecture actuelle et protéiforme du concept de pop. Le premier est adulé de part le monde, le deuxième peine à s'imposer.

J'illustrerai ma position pro-Digital Ash par le titre I Believe in Symmetry. On y retrouve tout le charme (ou le côté relou ?) de Conor Oberst avec cette voix de pré-pubère suicidaire. Ca commence normalement avec une section rythmique bien en verve. Puis la chanson prend son envol et au passage pas mal d'ampleur. Et par un excès d'excès, ce I Believe In Symmetry en vient à prendre des faux airs de symphonie pop. Le crime est parfait.

07 mars 2005

Les Fiery Furnaces par la face B


The Fiery Furnaces - Here Comes The Summer (MP3)

Les Fiery Furnaces n'ont pas en France le succès qu'ils méritent. Trop progressif, trop long, leur précédente merveille discographique, Bluberry Boat, était passé plutôt inaperçu dans la jungle de la rentrée automnale 2004. Mais on peut espérer que le prochain à arriver, sobrement baptisé EP, saura effacer l'injustice.

Il faut dire qu'Eleanor and Matthew Friedberger ont mis toutes les chances de leur côté. EP recense différentes faces B de leur jeune carrière. Et chez les Fiery Furnaces, la face B semble être la plus accessible, la plus pop et la plus implacablement efficace. Fiery Furnaces par la face Sud, c'est tellement plus confortable : rock doucereux, claviers vintage et mélodies à étage pour un plaisir à haute altitude.

Here Comes the Summmer est l'incontournable ritournelle de l'album. L'été en pente douce sur des sonorités proches de celles de Giorgio Moroder.

01 mars 2005

Le hip-hop cérebral d'Antipop Consortium


Antipop Consortium - Bubblz (MP3)

Antipop Consortium est l'icône d'un certain type de hip-hop. D'une race qui pousse le genre dans ses retranchements les plus abscons mais aussi les plus intelligents. Arrhythmia, qui reste à ce jour leur meilleur album, date de 2002 et marque l'arrivée du combo new-yorkais chez les Anglais de Warp. Et donc la plongée vers un univers plus électronique qu'à l'acoutumée.

Pour l'occasion, Antipop Consortium marque vraiment le coup et compose d'incroyables plages musicales marquées par un son organique et dépouillé qui les pousse à sampler a minima, allant même jusqu'à reprendre sur un titre entier le son d'une balle de ping-pong.

Si l'album est insolemment réussi sur le strict plan artistique, il n'en demeure pas moins une vraie partie de plaisir. Et Bubblz, premier vrai titre du disque, fait mieux qu'annoncer la couleur. Avec son beat funky, son ronronnement électronique et ses percussions primales, il réalise une fusion jubilatoire des héritages hip-hop.