31 décembre 2006

Dernier inventaire avant nouvelle année

2006 fut une année déconcertante. Peu d'albums majeurs, des genres musicaux qui se marchent sur les pieds, trop de MP3, trop de groupes, des titres dont on a oublié le nom. Pas de doute : l'iPod Shuffle a définitivement gagné et 2006 était une année de transition. Dans ce contexte, nos tops 10 furent plus difficile à faire que d'ordinaire. Mais ils nous plaisent finalement bien.


Top 10 Vincent



1. Clipse - Hell Hath No Fury
Un jour, il faudra bien résumer 2006 à ses enfants. On leur dira : regarde, ça c'est Zidane ; regarde ça, c'est Pharrell. Et puis : attention, les enfants, ne donnez pas des coups de tête comme Zizou, ne faites pas des disques pourris comme Pharrell (In My Mind). Et devant leur mère, admirative : votre vie doit ressembler à un France-Brésil ou à un album des Clipse produit par Pharrell (sans le côté dealer de coke). Ecouter Dirty Money.

2. Islands - Return To The Sea
S'asseoir quelque part dans la nature et contempler les éléments. Ecouter l'album des Islands, avec quelques restes de la soirée dans le sang. Ce fut aussi ça 2006 : un disque sublime, jugé (trop hâtivement) vain mais qui se révèle entêtant. Comme des montagnes russes, comme une douce descente, comme du Go Team ! en chambre. Ecouter Rough Gem.

3. The Fiery Furnaces - Bitter Tea
Tous les ans, Fiery Furnaces colonise l'iPod. Cette fois-ci, on a envie de dire que c'est la bonne. Entre les expérimentations hermétiques de Bluberry Boat et la pop sucrée de l'EP, Eleanor Friedberger et son frère ont trouvé la voie royale. C'est un disque de métro, du bout de la nuit, une insomnie en image par image. Ecouter Nevers.

4. Hot Chip - The Warning
Hot Chip, c'est mou, cotonneux, confortable. The Warning, c'est le spleen à la sauce électro-pop. Une envie de danser, une envie de se souvenir qu'on avait envie de danser, une nostalgie qui monte et puis une larme. Tout ça dans un confort moderne à la Ikea. Ecouter And I was a boy from school.

5. Sonic Youth - Rather Ripped
J'ai quand même envoyé un SMS à Thurston Moore pour le prévenir de sa bonne place dans mon classement. Il m'a répondu simplement : "Again ?". Ben oui, pour la douzième fois, un disque de Sonic Youth obtient les faveurs d'un top de fin d'année. On pourraît dire que c'est lassant. Non car Rather Ripped, apaisé mais écorché, est passionnant de bout en bout. Ecouter Pink Steam.

6. TV On The Radio - Return To The Cookie Mountain
Return To The Cookie Montain s'élève très haut et n'en redescend plus. Perchés dans leur ferveur, leur foi en on-ne-sait-trop-quoi, les TV On The Radio imposent au rock un régime sec à base d'incantations aériennes et de gospel halluciné. Une cure de jouvence, pour rester dans la métaphore religieuse. Ecouter Dirty Whirl Wind.

7. Para One - Epiphanie
En featuring sur le titre Ambition de TTC, Para One (qui rappe pour l'occasion) a cette belle formule : "Efficace dans la cabine comme derrière les machines, Para One fait pleurer les gamines". Tout est dit, sinon que Para One est quand même plus efficace seul derrière les machines que dans une cabine. Ecouter Ski Lesson Blues.

8. Destroyer - Destroyer's Rubies
Même si je préfère les mélodies naïves des New Pornographers, je ne peux qu'admirer l'effort solo du patron de la troupe, Dan Bejar. Plus flamboyant, plus grandiloquent, plus désabusé qu'avec ses petits camarades, il signe un disque de pop-folk presque parfait. Ecouter European Oils.

9. Girl Talk - Night Ripper
Tu fais une soirée. Le problème, c'est que t'as des amis qui n'écoutent que du rock, d'autres qui font chier avec leur électro et des mecs qui se la pètent avec leur rap/r'n'b. Donc là, t'es en galère et surprise, tu sors un mix de folie à la Girl Talk et tout le monde se réconcilie. Moralité de ce Fightpod géant : le hip-hop est définitivement la musique la plus dansante. Ecouter Hold Up.

10. The Long Blondes - Someone To Drive You Home
La pop anglaise, on avait oublié que ça existait. Et puis les Long Blondes, toutes en grâce et en glamour, sont arrivées avec leur resucée de la période Suede/Pulp, maturée au papier glacé de Blondie. 12 titres, 12 singles. Efficace, ça faisait longtemps. Ecouter Weekend Without Makeup.


Top 10 JM


1. The Decemberists - The Crane Wife
Prix d'assiduité (quatre albums en six ans), prix d'érudition (leur musique, entre pop-songs classiques, folk épuré et longues constructions en montagne russes, résume brillamment l'année pop 2006) et même prix de patronyme : comment un groupe qui rend ainsi hommage au mois de décembre ne mériterait-il pas une place de choix dans un classement de fin d'année ? Ecouter The Perfect Crime No. 2.

2. Destroyer - Destroyer's Rubies
Mélodies ciselées (souvenez-vous des New Pornographers l'an dernier), chant d'alcoolo repenti, le deuxième disque solo de Destroyer a effectivement la forme et la couleur du rubis. Un joyau. Ecouter Your Blood.

3. M. Ward - Post-War
A quoi ca ressemble l'après-guerre ? A un endroit dont toutes les modes ont été effacées et où ne subsistent, sur un vieux phonographe fifties, que quelques bribes incinérées de blues, soul et folk. Un grand disque de traversée du désert. Ecouter To Go Home.

4. The Fiery Furnaces - Bitter Tea
Clap, zbam, chbop, whizz : emmenés par une des chanteuses les plus fascinantes du moment, les Fiery Furnaces revisitent la pop avec un songwriting en caoutchouc, un marqueur fluo et pas mal de folie douce. Ecouter Police Sweater Blood Vow.

5. Luke Haines - Off My Rocker At The Art School Bop
Un best of fait uniquement de nouveautés, entre électro-pop perverse, ballades sous la nuit noire à la New Wave et guitares acérées à la After Murder Park. Et un portrait de l'Angleterre éternelle, celle de Geoff Hurst et des tueurs de prostituées, qui installe directement Luke Haines sur le même banc que Jarvis Cocker, à la droite du Père Ray Davies. Ecouter Here's To Old England.

6. Built To Spill - You In Reverse
Je n'avais jamais écouté de disques de Built To Spill avant celui-ci, qui a apparemment légèrement déçu les aficionados. Vu l'émotion dégagée par chacune des chansons de ce You In Reverse, lesdits fans doivent vraiment avoir des goûts de luxe... Ecouter Liar.

7. Nina Nastasia - On Leaving
Trop cocorosien (Joanna Newsom), trop lisse (Anna Ternheim) et trop lissé (The Pipettes) ou trop inégal (Regina Spektor) : à force de sortir de bons disques, les filles du rock nous rendent exigeants. Heureusement, on ne pourra jamais reprocher à Nina Nastasia et à ses vignettes sépulcrales d'en faire trop. Ecouter Brad Haunts A Party.

8. Field Music - Write You Own History
Qu'a donc de plus Field Music que tous les bons groupes de sunshine pop (HAL, The Thrills, The Magic Numbers...) qui pullulent actuellement ? Quelque chose en moins : une production épurée et millimétrée qui, sur cette compilation de singles, fait sonner leur pop Beach Boys comme un théorème ou une règle de grammaire. Ecouter You're Not Supposed To.

9. Shack - On The Corner Of Miles & Gil
En 2006, Arthur Lee est mort, mais son esprit flotte encore. En 2006, une compilation-caveau des Byrds est sortie, mais leur style survit pourtant ailleurs. Plus précisément de l'autre côté de l'Atlantique, chez les éternels beautiful losers de Liverpool. Ecouter Shelley Brown.

10. Liars - Drum's Not Dead
La quasi-totalité des chansons de ce disque comporte les mots "Drum" ou "Heart Attack". Il faut toujours se fier aux titres : les batteries énormes de Drum's Not Dead peuvent infliger une tachycardie sévère à tous ceux qui écouteront en boucle ce grand disque de bruit et de (non-)fureur. Ecouter Let's Not Wrestle Mt Heart Attack .

26 décembre 2006

TTC, l'industrie du style


(photo by TTC - Paris Paris (MP3)
TTC - Ambition (MP3)

Ce matin, le nouvel album de TTC est sorti. C'est la fin de la plus grosse campagne de buzz MySpace jamais organisée en France. En faire trop est certes la marque de fabrique de TTC mais là, on avait envie de dire : trop, c'est trop. D'autant que l'album n'est pas vraiment à la hauteur des espérances du responsable de la com' virale de chez EMI.

TTC est arrivé au bout de sa logique. En bâtissant autour d'eux une galaxie de DJs-satellites (leur label Institubes), Teki Latex, Tido et Cuizinier ont fait de leur groupe un contest pour DJs intellectuellement précoces. Résultat : 3615 TTC est très bien produit mais est globalement chiant. Il faut dire que, trop impressionnés par leurs vassaux DJs et par leur propre gloire, les 3 MCs ont un peu quitté le navire.

Teki Latex, d'ordinaire si brillant, traverse l'album comme une ombre. Il a juste oublié qu'on ne fait pas un disque comme on présente une soirée : avec une fiche ou deux et de la bonne humeur. Son écriture faussement naïve semble être une excuse pour ne pas se fouler à balancer de vrais lyrics. Du genre : "La jeunesse, c'est de l'or pur/Vieillir est une torture/Plus le temps passe, plus on se sent devenir une ordure".

Et puis il manque, comme il manquera aux futurs albums du groupe, des titres de la trempe de Dans le club et Girlfriend. Des bombes dancefloors qui font le bonheur des branchés parisiens autant que des mecs en écoles d'ingénieurs à Mulhouse. Il y a heureusement Paris Paris, un vrai tube qui devrait retourner des armées de kids à capuche. Seul problème : les ingénieurs alsaciens risquent de tirer la gueule en entendant : "Où sont les gosses avec le plus de classe ? Paris !".

Le meilleur morceau est planqué à la fin du disque : Ambition est un spleen rapologique produit par le maître du spleen électronique, Para One. Sur 5 minutes 30, les 3 MC's de TTC font le bilan de leurs talents respectifs et de la manière dont ils ont conquis la planète. Encore un pitoyable concours de bite, pourraît-on se dire. Mais la production triste à en pleurer de Para One envoie ces belles déclarations au cimetière des ambitions déçues. Et remet TTC à sa place : celle de nerds qui se péchoent des filles trop bien pour eux et qui ne peuvent que ressentir un sacré vertige à voir où ils en sont arrivés. Le seul morceau où Teki Latex, Tido et Cuizinier ne prennent pas au premier degré leur second degré.

23 décembre 2006

Scènes de la vie d'Of Montreal


Of Montreal - Heimdalsgate Like A Promethean Curse (MP3)
Of Montreal - The Actor's Opprobrium (MP3)

Of Montreal chez l'orthophoniste : "Nous allons vérifier si votre dyslexie a disparu. Répétez après-moi : Heimdalsgate Like A Promethean Curse. Bien. Un autre : A Sentence Of Sorts In Kongsvinger. Très bien. Un dernier: Faberge Falls For Shuggie. Parfait. La prochaine fois, nous passerons aux titres de Sufjan Stevens."

Of Montreal à la Star Academy : "Mais enfin, mon pauvre Kevin, vous pensiez pouvoir réussir avec cette voix ? C'est dommage : vous aviez un univers vraiment intéressant".

Of Montreal dans Pitchfork : "We love them. Like us, they use strange words that nobody outside Chicago can understand. And they have the word "Montreal" in their name, so they diserve 8,3 instead of 7,5".

Of Montreal sur un sticker de la Fnac : "Un peu comme si Syd Barrett sodomisait sauvagement les Zombies à l'arrière d'une Formule 1".

Of Montreal sur le dancefloor : "And I hope that you are having the time of your life/But think twice, that's my only advice"...

Of Montreal a discoteca (telenovela) : "Bat Macumba ê ê/Bat Macumba oba/Bat Macumba ê ê/Bat Macumba Oba"...

Of Montreal chez Bertrand Burgalat : "J'ai voulu écouter leur album sur leur site, les visuels de la page sont ignobles. On croirait le papier peint du séjour de Devendra Banhart, le Ravi Shankar des auditeurs du Mouv'."

Of Montreal sur une major
: "Comment ça, un CD bonus ? Arrêtez vos conneries les gars, vous avez déjà failli nous ruiner la dernière fois avec votre EP cadeau avec la chanson The Actor's Opprobrium".

Ca vous a plu, vous en voulez encore ?

Of Montreal sur Interprétations diverses :
Hissing Fauna, Are You The Destroyer ?, grand disque, comme le précédent, qui récure en beauté les oreilles de tous les grumeaux du rock 2006 (les fanfares de kermesse, les pièces montées symphoniques lourdingues, la pop de gendre idéal). Sortie le 23 janvier, le même jour que le nouveau Shins. Pour 2007, la pop américaine a déjà pris des très bonnes résolutions.

18 décembre 2006

Revue de presse (décembre 2006)

Il n'est jamais trop tard pour tenir ses promesses : après sept mois d'absence, notre sélection d'articles musicaux est de retour.



"Les rappeurs traditionnels mettent dans leurs clips des filles sublimes à moitié nues et des grosses voitures. Kamini, lui, a utilisé un tracteur Massey Ferguson et une chorale d'autochtones qui essaient maladroitement de répéter les mouvements de la star". Qui a dit que le génie français était dorénavant méprisé à l'étranger ? Pas le Times, à qui le phénomène Kamini n'a pas échappé...

"A une époque, le titre de "groupe de l'année" récompensait une présence ininterrompue : un album au sommet des charts, bien sûr, mais aussi une symbiose avec les tendances culturelles du moment, une présence mensuelle dans les fêtes les plus courues, et des interviews qui permettaient à des milliers de gens de savoir quelle marque de clopes vous fumiez et quand vous aviez vu votre grand-père pour la dernière fois. Oasis, par exemple, remplissait tranquillement ces critères - mais avec la petite bande de Sheffield, on comprend vite que les choses ne sont pas si simples." Les Arctic Monkeys, groupe de l'année tendance "force tranquille" ? C'est l'opinion du Guardian.

"Bobby Zimmerman, qui pourrait péter devant un micro et quand même obtenir six étoiles sur cinq, n'a pas tutoyé le sommet des charts, même si Uncut l'a placé en tête de son classement et si Q a vu en ses dix morceaux "moins des chansons que des tables sacrées descendues de la montagne". Artistes de l'année et Guardian, bis : un journaliste du quotidien britannique a compilé plein de tops pour en tirer la quintessence. Surprise : les Arctic Monkeys ne sont pas numéro 1.

"Quand on aborde le titre de l'album et qu'on lui demande pourquoi il avait choisi de le situer à Berlin, coupée en deux par le Mur, plutôt qu'à New York, Lou Reed se fait brusque. "Je n'ai jamais été là-bas, réplique-t-il. C'est juste une métaphore. J'aime ce qui est divisé". Lou Reed qui joue Berlin intégralement sur scène : la nouvelle a fait couler beaucoup d'encre. The International Herald Tribune consacre un intéressant article à la genèse et à la résurrection de ce chef-d'oeuvre, racontées par le maître et ses disciples

13 décembre 2006

Luke Haines a l'étoffe des champions


De gauche à droite : Nobby Stiles, George Best & Bobby Charlton.

Luke Haines - All The English Devils (MP3)

Luke Haines, c'est un peu l'instit' de la pop anglaise : on l'imagine bien, une blouse grise sur les épaules, en train de taper à coups de règle sur les mains des musiciens moins méritants (Damon Albarn ou les frères Gallagher, par exemple). C'est aussi le snob de la pop anglaise, féru de références aussi pointues que la Nouvelle Vague (le premier album de The Auteurs, New wave).

Et, pourtant, maintenant, Luke Haines écrit des chansons sur le foot. Sur Off My Rocker At The Art School Bop, premier album sous son nom seul, propulsé par un single discoïde et un clip ironique, il rend ainsi hommage à Leeds United, le club de son enfance. Cela fait bizarre, un peu comme d'imaginer son prof de maths dans le Kop Boulogne. Mais ce Leeds United est pourtant du pur Haines, assez classieux et accessible dans la forme (entre crooning et hymne pour le kop d'Ellan Road), acide et pervers dans le fond ("Leeds United/Leeds United/It's a 13-0 defeat on the front page of the Post").

Comme s'il voulait qu'on puisse passer son disque dans les pubs le samedi après-midi, Haines a même semé d'autres références au ballon rond. Here's To Old England cite ainsi George Best et s'ouvre sur un "God bless football, hooligans & 1966" qui rappelle le Village Green Preservation Society des Kinks. Le magnifique All The English Devils (la plus belle chanson de l'album) mentionne lui Nobby Stiles, le rugueux défenseur des champions du monde 1966. Et conclut surtout un couplet par "Your boys took one hell of a beating", formule culte Outre-Manche (un peu comme le "Tout à fait Thierry" français, mais en cent fois plus classe) depuis le délire nationaliste hilarant d'un commentateur norvégien (écoutable ici et visible au début de cette vidéo).

Bref, beaucoup de références footballistiques, aucune postérieure à 1981. Beaucoup de nostalgie, pas mal de perversité. Luke Haines est comme Ray Davies, dont il atteint plusieurs fois le niveau d'excellence ici : il aime à dire que c'était mieux avant, mais est trop fin pour ne pas savoir qu'il n'en était rien.

04 décembre 2006

Y'a-t-il un groupe pour tuer le président ?


Okkervil River - The President's Dead (MP3)

Aux Etats-Unis, peut-être encore plus qu'ailleurs, la vie politique, avec son opposition Républiains-Démocrates, est binaire. The President's Dead, nouveau single de Okkervil River (disponible à la vente mardi), est, à sa façon tordue, une chanson binaire.

Au niveau des paroles d'abord : quelques paragraphes pour décrire l'assassinat d'un président, abattu façon Kennedy ("A shot from the crowd, and a shot in the head/The president's lying on the tarmac dead") puis d'un coup, sans crier gare, le morceau bascule dans l'évocation intime ("Let's imagine the way, let's say 30 years in/How somebody will say: "What you were doing when...?"/On a beautiful day, I was waking up/And I was lying in bed with my girlfriend"). Au niveau musique, même basculement : d'une complainte folk au début, la chanson s'électrise brutalement une fois le dernier couplet passé.

The President's Dead est donc un single deux salves, deux ambiances : mais, en musique, contrairement à la politique, on n'est pas obligé de choisir. Il ne reste donc plus qu'à espérer pour 2007 un album à la fois folkeux et enragé du même niveau que Black Sheep Boy. Histoire que, comme en 2005, Okkervil River soit mon candidat au titre d'album de l'année...