Ce siècle avait cinq ans. Déjà le brillant blogueur perçait sous Vincent, qui inaugurait Interprétations diverses par
un post enflammé sur Arcade Fire. Win Butler et Régine Chassagne sont donc en quelques sortes les parents spirituels du site (et on a
reparlé d'eux de
temps en
temps). Aujourd'hui, on les critique un peu (loin des commentaires délirants d'enthousiasme parfois lus à gauche et à droite,
Neon Bible est seulement un très bon disque, comme le premier), on les fréquente peut-être moins. On préfère aller voir les gens de notre âge, ces groupes qu'ils ont influencé. Qui sont allé piocher un son, un instrument, une idée ou juste une envie chez eux.

Les
Sudden Weather Change, par exemple. Cinq Islandais,
"une bande d'adolescents paresseux venus de Reykjavik", qui sont venus du froid donner un concert dans le Vieux Lille fin décembre. Ce soir-là, le public a dû avoir les oreilles qui sifflent puisque le groupe définit sa musique comme un mélange d'Arcade Fire et de Sonic Youth. Sur
Godspeed, la boîte à musique lyrique Arcade Fire domine le début, puis ce sont les guitares noisy à la new-yorkaise qui concluent le match.
Dans le même genre ébouriffé, les
Ice Cream Socialists (ce nom !) se posent là. Auteurs d'une musique de bal populaire indé, d'une pop brillamment désaccordéonnée, ces Athéniens (des Etats-Unis) poussent la ressemblance jusqu'à être sept sur scène, et la lèche jusqu'à ne citer pratiquement que des groupes vénérés sur ces pages (Of Montreal, Architecture In Helsinki, Fiery Furnaces...).

Encore plus hirsute, le rock des Mancuniens
The Raccoons, qui définissaient encore il y a quelques jours sur leur page MySpace leur musique comme
"ressemblant à du Arcade Fire, du moins selon un pote bourré". Ou du Arcade Fire joué par des potes bourrés,
Neighborhood number ... revu en chanson à boire avec un son approximatif.
A l'opposé du spectre mais dans la même ville,
The Rise And Fall Of The Rockets ont eux opté pour un son plus épuré et plus clair, mais ont également retenu d'Arcade Fire, qu'ils ont découvert dans une salle de Manchester, un certain lyrisme, ainsi qu'une influence commune : Bowie. D'ailleurs, tant qu'à coller des étiquettes et des influences, impossible de finir ce post sans citer la merveilleuse formule du NME à propos des Mancuniens (décidément) de
My Luminaries :
"On dirait du Arcade Fire qui aurait davantage été inspiré par des mariages que par des enterrements". J'attends avec impatience que l'hebdo anglais nous déniche un chanteur
"qui ressemble à un Timberlake davantage intéressé par la philosophie grecque que par les filles".